Les cantons les plus touchés par la crise ont dit « non », le 26 septembre, à la révision de la LACI. Car ses conséquences seront dures pour les personnes au chômage. Si cette révision entrait maintenant en vigueur, plus de 10 000 personnes ne toucheraient plus d’indemnités journalières. C’est pour cela qu’il faut d’abord attendre que la crise soit dépassée.
L’assurance-chômage a pour rôle de garantir un revenu aux travailleurs et travailleuses qui perdent leur emploi durant une crise économique, raison pour laquelle ils lui versent des cotisations. Démanteler les prestations de cette assurance lorsqu’elle est plus nécessaire que jamais ne serait pas raisonnable, mais serait socialement beaucoup trop violent. Tel était aussi l’avis du Conseil fédéral. À la fin juin encore, il avait fait savoir qu’il tiendrait compte de la situation économique pour la mise en vigueur de cette révision.
Que le problème du chômage soit resté très présent dans les régions particulièrement touchées par la crise, on le voit bien en cela que, le 17 septembre encore, le Conseil fédéral avait décidé de garantir 120 indemnités journalières supplémentaires aux chômeurs et chômeuses de la région de Moutier. Les autres régions où la période d’indemnisation a également été prolongée de 120 jours sont les cantons de Genève, du Jura, de Neuchâtel, du Tessin et de Vaud.
Le Conseil fédéral n’a pas le droit de laisser en plan les régions particulièrement touchées par le chômage. Il doit prendre au sérieux l’appel au secours lancé par ces nombreuses personnes qui ont dit « non » le 26 septembre. La révision de la LACI ne doit entrer en vigueur qu’une fois que le chômage aura nettement diminué.