Êtes-vous vous aussi capable de chanter une chanson sur l’un(e) de ces correspondant(e)s qui vous harcèlent au téléphone pour vous convaincre de changer de caisse maladie ? Si vous êtes déjà plus âgé, voire peut-être malade chronique, vous savez alors comment les caisses tentent de vous dissuader de devenir un(e) de leurs assuré(e)s, à coups de tracasseries et de méthodes déloyales. En ne vous faisant par exemple jamais parvenir l’offre pourtant promise. Aujourd’hui, beaucoup de caisses s’occupent systématiquement moins bien des demandes d’offre venant de certaines catégories de personnes.
Envoyer balader les gens ou les terroriser au téléphone sont le revers d’une même médaille : les caisses ne veulent pas de « mauvais risques » et se battent pour trouver les « bons ». Car, dans l’assurance de base, elles doivent toutes garantir les mêmes prestations. C’est la loi qui le prescrit. Pour les caisses, seules deux possibilités se présentent pour économiser des coûts : ou bien des traitements de meilleure qualité et bien coordonnés, notamment pour les malades chroniques, ou bien la chasse auxdits « bons risques ». Dans les faits, elles misent surtout sur la deuxième possibilité. En « piquant » les assuré(e)s jeunes et en bonne santé aux autres caisses et en leur renvoyant les assuré(e)s âgés et malades, elles essaient de se donner une structure des coûts plus rentable. Celle qui assure davantage de jeunes et de personnes en bonne santé a moins de coûts, peut baisser ses primes et, ainsi, attirer encore plus de « bons risques ». Et se garantir simultanément une clientèle intéressante pour ses juteuses assurances complémentaires.
Les caisses dilapident environ 325 millions de francs chaque année uniquement pour de la pub et les frais de changement de caisse. Avec l’argent de nos primes. Les salaires de leurs managers et les coûts de la chasse aux « bons risques » ne sont même pas comptés ici. La caisse maladie publique mettra une bonne fois fin à ce gaspillage. En lieu et place, elle donnera la priorité à ce qui devrait à proprement parler aller de soi pour une caisse maladie : la qualité des traitements. Avec la prévention et la promotion de la santé, elle maintiendra à long terme ses coûts à un bas niveau. Les malades chroniques bénéficieront de traitements bien coordonnés et individualisés. Autrement dit : une plus grande qualité pour des coûts inférieurs. Actuellement, les caisses ont peur de ces programmes, parce qu’elles deviendraient alors plus attrayantes pour les « mauvais risques ». Cette absurdité disparaîtra aussi avec la caisse maladie publique.
« Les assurances sociales organisent la solidarité. » C’est pour cela que « la concurrence ne fonctionne pas pour elles. » Ces propos n’ont pas été tenus par un « étatiste sauvage », mais par l’ancien président du Parti radical libéral, Franz Steinegger. Un OUI à la caisse maladie publique le 28 septembre fera disparaître la concurrence inutile à laquelle se livrent aujourd’hui plus de 60 caisses.