Comme le Conseil fédéral, l’Union syndicale suisse (USS) considère que l’AVS est notre assurance sociale la plus importante et que le 1er pilier n’offre aucune marge de manœuvre pour une baisse de ses rentes. La proposition faite par le gouvernement pour stabiliser l’AVS n’en est par conséquent que plus décevante pour l’USS. La Constitution fédérale prescrit que les rentes du 1er pilier doivent couvrir les besoins vitaux. Or le projet du Conseil fédéral ne permettra toujours pas de remplir ce mandat. Au contraire : par rapport au dernier salaire touché, le montant des rentes n’a cessé de toujours plus diminuer ces dernières années.
Au lieu d’améliorer efficacement les rentes, le Conseil fédéral veut en baisser très fortement le niveau pour les femmes ; cela, en relevant l’âge de la retraite de ces dernières. D’ici 2030, 600 000 femmes seraient directement concernées. L’égalité entre femmes et hommes en matière d’âge de la retraite n’irait pas de pair avec une égalité sur le marché du travail. Ainsi, par exemple, le taux d’activité des femmes de 15 à 64 ans est, calculé en équivalents plein temps, de 58,5 %, contre 85,5 % pour les hommes. Et s’y ajoute l’actuelle inégalité salariale entre les sexes. Et en plus, les femmes continuent à assumer la majeure partie des activités non rémunérées de prise en charge de tiers et du travail familial. Leur situation n’étant pas comparable à celle des hommes, l’USS refuse que leur âge de la retraite soit le même que celui de ces derniers.
L’USS est a priori d’accord avec d’autres points du projet de la Confédération, tout en restant critique sur certains détails. Ce qui est le cas avec l’adaptation de la formule des rentes, dont l’incidence ne sera positive que pour très peu de personnes, et la retraite flexible, au sujet de laquelle l’USS demande qu’un plus grand nombre de personnes bénéficie de taux de réduction moindres.
» Prise de position de l’USS in extenso (PDF)