Sous le slogan « Travailler plus pour moins de rentes ? Maintenant, c’est tout l’enjeu ! », plus de 150 retraité-e-s engagés se sont retrouvés au début de novembre à Berne. L’Union syndicale suisse avait invité au grand sommet des retraité-e-s, en collaboration avec Travail.Suisse, la Fédération des associations de retraité-e-s et de l’entraide en Suisse (FARES) et l’Association de défense et de détente des retraités (AVIVO Suisse).
Ce n’est pas un hasard si, pour la première fois depuis presque 20 ans, les retraité-e-s des organisations de travailleurs et les deux grandes associations faîtières de seniors font à nouveau front commun. L’inflation, la hausse des loyers et les primes d’assurance-maladie élevées frappent de plein fouet les retraité-e-s. D’ici fin 2024, les seniors auront perdu en pouvoir d’achat l’équivalent d’un mois entier de rente. Seule la 13e rente AVS permettrait de combler cette lacune de rente toujours plus béante.
Pierre-Yves Maillard, président de l’USS, a rappelé à quel point l’histoire de la Suisse est intimement liée à celle de l’AVS. Depuis 75 ans le premier pilier, pièce maîtresse de la Suisse sociale, incarne la solidarité et la cohésion du pays et réduit les écarts entre riches et pauvres. Kurt Regotz, ex-président du syndicat Syna, a tiré son chapeau aux luttes communes menées sur le terrain de la prévoyance vieillesse et appelé à un engagement commun contre les plans de démantèlement scandaleux des banques, des employeurs et des jeunes libéraux-radicaux. En effet, ce n’est qu’une mobilisation collective qui permettra de remporter en 2024 les votations importantes sur les retraites. L’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss a rappelé la grande force de l’AVS. Les adaptations régulières de rentes dans l’AVS sont d’autant plus importantes pour les retraité-e-s qu’aucune compensation du renchérissement n’est prévue dans le deuxième pilier. Depuis longtemps déjà, les rentes AVS sont à la traîne de l’évolution des salaires. Seule une augmentation pourrait remédier à cette évolution. Paul Rechsteiner, ancien président de l’USS, a invité les personnes présentes à peser de tout leur poids sur les décisions à prendre en matière de retraites. L’anniversaire de l’AVS a également été dûment célébré. Depuis 75 ans, les retraité-e-s peuvent compter sur l’AVS pour assurer une partie de leur revenu durant leur vieillesse et en cas de décès.
À la fin de leur sommet, les retraité-e-s présents ont lancé un signal clair. Dans une résolution adoptée à l’unanimité, ils demandent une politique des rentes pour et non contre les intérêts de la population. Une bonne vie à la retraite présuppose aussi une vie agréable pour les plus jeunes. Une société qui fonctionne bien, solidaire et responsable, de bonnes conditions de travail, des salaires corrects et un équilibre social dans un environnement intact sont indispensables à tout âge. Concrètement, les participant-e-s ont émis les revendications suivantes :
À moyen terme, plus aucun revenu tiré des rentes inférieur à 5000 francs et dès à présent une 13e rente AVS pour tout le monde. Par conséquent : OUI à l’initiative populaire « Mieux vivre à la retraite » !
Développement ciblé de l’AVS, solidaire et financée selon le système avantageux de la répartition. Seul le pilier principal de la prévoyance vieillesse, à la fois performant et non bureaucratique, peut rapidement garantir à tout le monde des rentes plus élevées au financement sûr, indépendamment des aléas boursiers et de l’industrie financière.
Halte à l’érosion constante des droits à la retraite dans les caisses de pensions. Donc : NON à la coûteuse et antisociale révision de la LPP !
Quiconque a travaillé toute sa vie mérite une bonne retraite. Les augmentations de l’âge de la retraite sont contre-productives et ne signifient rien d’autre qu’un nouveau démantèlement des rentes. Un refus net s’impose : NON à l’initiative sur les rentes !