En une semaine seulement, près de 300’000 personnes ont signé l’appel urgent contre l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes et la réduction des rentes AVS des femmes, qui est liée. C’est la première fois en Suisse qu’autant de signatures sont recueillies en si peu de temps. Cet impressionnant cri du cœur montre qu’une réforme de l’AVS qui ignore les réalités de vie des femmes n’a aucune chance.
Ce dimanche, la Suisse fête les 50 ans du suffrage féminin, presque autant que la promesse politique que les femmes âgées aussi pourront vivre de l’AVS. Mais au lieu de veiller à la réalisation de cet objectif, la réforme en cours prévoit exactement le contraire. Il s’agit d’un projet de démantèlement sur le dos des femmes.
Après l’énorme mobilisation de la grève des femmes* en 2019, il serait grand temps d’enfin effectuer des progrès concrets. L’un des problèmes les plus urgents est l’écart des rentes des femmes, les différences étant importantes en particulier dans le 2e pilier, où les femmes touchent toujours environ un tiers de moins que les hommes. Bien que les femmes aussi travaillent toute leur vie, contre rémunération ou non, elles reçoivent souvent des rentes beaucoup trop basses.
Une chaîne humaine de Davos à Genève
Si les 291'061 signataires de l’appel se donnaient la main, cela formerait une chaîne humaine plus longue que la distance de Davos à Genève ! Ce cri du cœur qui traverse la Suisse donne donc un mandat clair : il est temps d’améliorer la sécurité des rentes de vieillesse et d’augmenter celles des femmes. Les réformes de la prévoyance vieillesse n’ont une chance de réussir que si elles s’attaquent à cet épineux problème. Le Parlement ne peut pas continuer à ignorer ce signal fort.