La recommandation faite au Conseil fédéral par la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle (Commission LPP) aggrave les difficultés des salarié-e-s en matière de prévoyance vieillesse. Les rentes du deuxième pilier vont continuer de baisser et les futurs retraité-e-s auront toujours moins dans leur portemonnaie. Un taux minimal sous la barre de 1 % constitue l’ouverture d’une brèche inédite. Non seulement cela fera baisser encore davantage les rentes, mais cette mesure va ébranler durablement la confiance des assuré-e-s dans le deuxième pilier. Le Conseil fédéral doit donc intervenir pour corriger cette situation.
Si le gouvernement suit la recommandation de la commission LPP, le taux minimal passerait sous la barre de 1 % pour la première fois dans l’histoire du deuxième pilier. C’est inacceptable. En 2017, les caisses de pension ont pu augmenter substantiellement leurs réserves. Et elles ont pu dégager des rendements de 7 à 8 %. La diminution progressive et considérable du taux minimal au cours des dernières années est la conséquence d’un catastrophisme injustifié. La preuve : les chiffres du Credit Suisse Index montrent bel et bien que les caisses de pension suisses ont obtenu des rendements de 5,5 % en moyenne au cours des six dernières années. Dans ce contexte, un taux minimal de 1,25 % ne devrait poser aucune difficulté aux caisses de pension.
Le Conseil fédéral serait bien avisé de ne pas tenir compte de cette recommandation alarmiste de la Commission LPP et de résister aux pressions du patronat et de l’Association Suisse d’Assurances (ASA) pour une nouvelle baisse du taux minimal. Sinon, on s’éloignerait encore davantage de l’objectif de prestation pour la prévoyance vieillesse, ancré dans la Constitution, selon lequel le premier et le deuxième pilier additionnés doivent permettre de maintenir après la retraite un niveau de vie convenable. Avec un taux si bas pour le deuxième pilier, il est évident que cet objectif ne pourra être atteint que par des hausses des rentes AVS.