Les travailleuses et travailleurs et les retraité-e-s doivent toujours plus se serrer la ceinture. L’explosion des primes des caisses-maladie a une large part de responsabilité dans cette baisse des revenus réels. Il est dès lors urgent d’alléger rapidement les charges des salarié-e-s ordinaires pour remédier à la crise du pouvoir d’achat. La solution la plus simple et la plus efficace consisterait à revoir à la hausse les réductions de primes (subsides). Il est incompréhensible pour l’Union syndicale suisse (USS) qu’après le coup de massue annoncé de l’augmentation des primes, le Parlement ne fasse rien pour la population.
Avec la hausse massive des primes de cette année et celle attendue pour 2024, une famille de quatre personnes recevra l’année prochaine des factures de primes de l’ordre de 15 200 francs au total, soit presque 2000 francs de plus qu’en 2022. Comment cette famille s’y prendra-t-elle pour payer ? Alors même que le coût des primes était déjà exorbitant et qu’entre-temps, tous les autres postes de dépenses ont renchéri : loyers et charges, denrées alimentaires, factures d’électricité, billets de transports publics ou tarifs postaux.
Dans ces conditions, l’initiative d’allégement des primes semble tomber à pic, avec son concept convaincant pour alléger enfin tant soit peu la charge excessive des primes pour la population normale, en augmentant les réductions des primes. Rien ne serait plus naturel, quand on pense que la part du financement de l’assurance de base provenant des réductions des primes a chuté de presque 40 % au cours des 20 dernières années. Et ce, pas uniquement en raison des fortes hausses de primes, mais aussi et surtout des coupes brutales opérées par une grande partie des cantons – qui soit dit en passant croulent sous les réserves financière à l’heure actuelle, dans bien des cas.
À la différence du Conseil des États, le Conseil national a reconnu le problème. Il a soutenu un contreprojet digne de ce nom à l’initiative dite « des 10 % », avant de s’en distancer. Le Parlement ne propose donc plus rien pour remédier à la crise du pouvoir d’achat. Il appartient désormais au peuple de corriger cette erreur aux urnes. L’heure est à la mobilisation : outre l’explosion des primes des caisses-maladie, les hausses de loyer et des factures d’électricité sont devenues un casse-tête pour toujours plus de gens, et le monde politique refuse d’adopter la moindre mesure concrète. L’USS et une large alliance pour le pouvoir d’achat appellent dès lors à une grande manifestation ce samedi 16 septembre à Berne.