La hausse incessante des primes des caisses-maladie attise la crise du pouvoir d’achat. Les travailleuses et travailleurs ainsi que les personnes à la retraite ont toujours moins pour vivre. Face au renchérissement persistant et aux augmentations de loyers, il est nécessaire d’adopter des mesures concrètes visant à stabiliser le pouvoir d’achat. Alors que l’initiative d’allégement des primes permet de soulager les bas et moyens revenus, la Commission de la santé du Conseil des États a adopté aujourd’hui un contre-projet insuffisant. Le même Conseil des États qui avait avalisé la semaine dernière des crédits de sauvetage bancaire se chiffrant en milliards de francs cherche aujourd’hui à faire des économies sur le dos de la population.
La crise du pouvoir d’achat reste un problème lancinant pour les bas et moyens revenus. Le renchérissement demeure élevé et comme une nouvelle hausse du taux d’intérêt de référence ne saurait tarder, les loyers vont bientôt prendre l’ascenseur. Selon les premières prévisions en matière d’évolution des coûts de la santé, une mauvaise nouvelle sur les primes s’annonce pour cet automne. Les ménages verront ainsi leurs charges augmenter d’une manière insupportable. Sans mesures efficaces, une forte baisse de pouvoir d’achat sera inéluctable.
L’initiative d’allégement des primes est d’autant plus urgente qu’elle plafonnerait enfin la hausse intolérable de la charge que les primes font peser depuis longtemps sur le budget de la population. Il est absolument inacceptable que la charge pour les assuré-e-s augmente alors que les cantons, qui sont responsables de la politique de la santé, se désengagent les uns après les autres du financement des primes. En effet, au cours de la décennie écoulée, 19 cantons sur 26 ont réduit leur contribution à la réduction des primes en proportion de leur population.
Dans ce contexte alarmant, la commission compétente du Conseil des États vient de décider de raboter encore le contre-projet pourtant largement insuffisant du Conseil fédéral à l’initiative d’allégement des primes. Il ne reste ainsi que des miettes, avec les 350 millions de francs prévus qui ne correspondent même pas à un pour-cent du montant total des primes payées en Suisse. La majorité de la commission montre une fois de plus qu’elle vit dans un monde parallèle et ignore les vrais problèmes qui préoccupent la population.
La balle dans le camp du Conseil des États : il faut absolument qu’il se rallie à la minorité de sa commission, qui lui recommande le contre-projet substantiel que le Conseil national a déjà adopté à une large majorité. S’il ne saisit pas cette chance, il devrait au moins contribuer activement à ce que l’initiative d’allégement des primes soit soumise à la population dans les meilleurs délais.