Au terme d’un retournement de situation un peu chaotique au Conseil national, le résultat est là : l’initiative sur les rentes des jeunes libéraux-radicaux ira en votation populaire sans contre-projet. Le patronat et les banques utiliseront cette initiative pour mener une campagne de plusieurs millions contre l’AVS. L’USS combattra l’initiative avec véhémence. Le relèvement de l’âge de la retraite ne tient aucun compte de la réalité du marché du travail. Aujourd’hui déjà, les gens qui peuvent se le permettre partent plus tôt. Avec le relèvement de l’âge de référence de l’AVS, seuls les cadres ou les banquiers très bien rémunérés pourraient encore se permettre de prendre une retraite anticipée. Les caissières ou les boulangers, eux, devront travailler jusqu’à 67 ans. Le vrai problème, c’est l’érosion du niveau des rentes. Avec l’explosion des primes-maladie et l’évolution des loyers et des prix, les retraité-e-s actuels perdront déjà un mois de rente d’ici fin 2024. C’est pourquoi une 13e rente AVS est plus que jamais d’actualité.
L’initiative sur les rentes des Jeunes libéraux-radicaux (JLR) s’inscrit dans la tradition des grandes banques et des compagnies d’assurance ainsi que de leurs représentant-e-s politiques qui, depuis l’introduction de l’AVS, rivalisent de prévisions catastrophistes – sans que celles-ci ne se soient jamais réalisées ! Mais aujourd’hui, les travailleuses et travailleurs en fin de carrière voient leur situation se dégrader considérablement. Un relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans et plus aurait pour conséquence que les salarié-e-s à revenu moyen – par exemple une secrétaire dans une étude d’avocat ou un animateur de jeunesse – devront travailler jusqu’à l’épuisement, alors que les personnes à haut revenu pourront continuer à s’offrir une retraite anticipée. L’USS se battra avec force contre cette dégradation de l’AVS.
Mais le débat au Conseil national a aussi montré clairement que les parlementaires bourgeois, qui ont été battus de justesse, semblent avoir pour objectif principal de mener une campagne électorale à bon compte sur le dos des salarié-e-s – au lieu de s’attaquer aux problèmes réels des retraité-e-s actuels et futurs. Le véritable problème se situe au niveau de l’érosion des rentes. L’explosion des primes d’assurance-maladie, la hausse des loyers et le renchérissement général font qu’il manquera aux retraité-e-s, en termes réels, un mois entier de rente d’ici fin 2024. Une 13e rente AVS est donc plus importante que jamais. Le calcul est simple : pour 92 % des salarié-e-s, il vaut la peine d’avoir une AVS forte, seuls les 8 % de personnes qui gagnent le plus cotisent davantage qu’elles ne reçoivent au bout du compte. Dans le contexte actuel, un développement de l’AVS devient inéluctable. C’est le seul moyen de maintenir le pouvoir d’achat des retraité-e-s actuels et futurs.