Une fois de plus, les primes de l’assurance-maladie de base vont fortement augmenter. La limite du tolérable est pourtant déjà dépassée depuis longtemps pour de nombreux ménages. De nouvelles détériorations sont néanmoins annoncées, avec la modification de la loi fédérale sur l’assurance-maladie (financement uniforme – EFAS), projet concocté par le lobby des assureurs-maladie. C’est inacceptable et par conséquent, il faudra refuser net en novembre cette révision ratée. En outre, il est urgent de réduire le fardeau des primes via la réduction individuelle des primes – les cantons en ont les moyens financiers !
Une fois de plus, les primes d’assurance-maladie vont renchérir et comme d’habitude, le monde politique ne songe pas à s’attaquer à la racine du mal, afin de remédier rapidement à leur financement antisocial. Il aime mieux renvoyer, aujourd’hui encore, à des réformes structurelles. Pourtant le principal chantier actuel du secteur de la santé, la révision de la LAMal « financement uniforme », sur laquelle le peuple suisse est appelé à voter en novembre prochain, n’annonce pas un allègement mais bien un surcroît de charge financière ! Il faut dire que les cantons ont exercé un véritable chantage sur le monde politique, n’acceptant la réforme EFAS qu’à la condition expresse qu’à l’avenir les payeuses et payeurs de primes financent de leur poche, dans le domaine des soins de longue durée, une part bien plus élevée des dépenses que jusqu’ici.
Participation plus élevée des assurés aux coûts
En raison du vieillissement démographique, les coûts des EMS et de l’aide et des soins à domicile sont appelés à croître massivement dans un proche avenir, et donc les primes renchériront d’autant, en plus des facteurs de hausse déjà connus. Cette réforme est dès lors pour les payeuses et payeurs de primes une véritable bombe à retardement, que seul pourra désamorcer un non aux urnes le 24 novembre. Après les mesures d’économies portant sur les réductions de primes, il faut de toute urgence stopper cette nouvelle action éhontée des cantons. Il en va de même des idées absurdes du Conseil fédéral et du Parlement visant à accroître encore la participation des personnes assurés aux coûts (hausse des franchises minimales, introduction d’une taxe aux urgences, ou ici EFAS).
Les primes par tête, avec les participations aux coûts exorbitantes qui s’ensuivent, sont des « effets secondaires » de notre système de santé qui sont devenus insupportables pour les ménages à revenus faibles ou moyens. Le seul moyen d’y remédier rapidement est d’augmenter à nouveau les contributions à la réduction des primes, qui ont subi des coupes dans le passé. Le contre-projet indirect à l’initiative d’allègement des primes adopté à cet effet aurait certes ici son utilité, mais il est largement insuffisant et ne déploiera tous ses effets qu’en 2028 (!).
La balle est dans le camp des cantons
Une fois de plus, la balle est dans le camp des cantons qui, en 2023 aussi, ont réalisé des excédents se chiffrant en milliards et qui devraient faire de même pour l’exercice 2024. Il serait donc tout à fait malvenu de leur part de ne pas affecter au moins une partie de ces ressources au système de réduction des primes, afin d’offrir une petite bouffée d’oxygène aux ménages à bas et moyens revenus.