Pas question d’introduire des rentes variables ! Tel est le message clair et justifié qu’a fait passer l’Union syndicale suisse (USS) lors de sa conférence de presse du 5 septembre. En effet, ce genre de modèle mine le système suisse des rentes, fait fluctuer les revenus des retraité(e)s et précarise la retraite.
C’est aux CFF que l’on trouve les projets en la matière les plus avancés. Giorgio Tuti, le président du Syndicat du personnel des transports (SEV) qualifie de « monstrueux » celui de rentes variables du conseil de fondation de la caisse de pensions des CFF. Avec un tel modèle, un(e) mécanicien(ne) de locomotive verrait sa rente baisser de 560 francs par mois et un constructeur de voies ferrées de 400. Le montant total de la rente ne serait plus garanti. « Les assuré(e)s devraient entièrement supporter les risques auxquels sont exposés les marchés financiers. Les cheminot(e)s ne sont pas d’accord. » Pendant des années, ils se sont battus pour que leur caisse de pensions soit saine. Ils ont accepté une baisse des prestations pour cela, ainsi que des relèvements de l’âge de la retraite et des contributions d’assainissement de 2,5 % toujours en cours. Au moyen d’une pétition et en manifestant le 21 septembre à Berne, « les cheminot(e)s montreront vigoureusement qu’ils sont pour la sécurité », aussi en matière de rentes.
Paul Rechsteiner, le président de l’USS, a opposé un net refus à des tentatives similaires d’introduire des rentes variables. « Ces nouvelles idées (…) ne sapent pas uniquement les principes suivis à ce jour par le système suisse des retraites », elles sont « tout simplement anticonstitutionnelles », parce qu’elles ne permettront aux retraité(e)s plus de maintenir de manière appropriée leur niveau de vie antérieur, ce qui suppose un revenu fiable et régulier. « Les expériences auxquelles s’adonne la direction des CFF avec l’introduction de rentes variables doivent être stoppées avant que d’autres dégâts ne soient causés. »
Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l’USS, a aussi critiqué la tendance, toujours plus forte de « transférer le risque des caisses aux assuré(e)s ». Les modèles de rentes qui prévoient une part fixe qui ne représente plus que 90 % de la rente correspondant à l’avoir de vieillesse épargné se propagent toujours plus. Leurs conséquences ne sont pas uniquement de faire fluctuer les revenus des retraité(e)s et de précariser leur retraite. De fait, les rentes variables sont aussi des baisses camouflées de rente et des mesures d’optimisation des coûts pour les entreprises. Et elles reviennent également à jeter par-dessus bord la compensation du renchérissement.
Interventions de la conférence de presse :
- Paul Rechsteiner, président de l'USS : <media 1245>Caisse de pensions des CFF : une offensive scandaleuse contre les rentes</media>
- Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS, responsable de la politique sociale : <media 1246>Offensive contre la prévoyance vieillesse</media>
- Giorgio Tuti, président du Syndicat du personnel des transports (SEV) : <media 1247>Pas touche aux rentes des cheminot(e)s !</media>
Renseignements :
- Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS, responsable de la politique sociale, 076 564 67 67