Le rapport qualité/prix de l'AVS est incontestablement bon : la grande majorité de la population en Suisse reçoit pour chaque franc versé à l'AVS nettement plus d'argent que si cette même somme avait été épargnée sur un compte de prévoyance privée. C'est ce que montrent les calculs des modèles effectués par l'Union syndicale suisse.
Le verdict des chiffres est clair : un couple (elle : vendeuse à temps partiel, lui : ouvrier dans la construction à plein temps) avec deux enfants et un dernier salaire assuré de 7400 francs aurait droit à une rente AVS mensuelle de 3150 francs pour l'année de référence 2013. Le couple aurait pour cela versé durant toute la vie active 305'500 francs de cotisations AVS. Si le même duo avait dû épargner pour se constituer une rente identique, la facture aurait été bien plus lourde : un troisième pilier leur aurait coûté en tout 655'700 francs. Au lieu de seulement 10,3 %, ces deux personnes auraient dû mettre de côté 22,5 % de leur salaire pour leur prévoyance vieillesse.
Ce rapport qualité/prix bien meilleur de l'AVS repose sur un modèle de financement génial. Outre une forte solidarité entre les hauts et les bas revenus ainsi que la prise en compte du travail familial non payé dans le calcul de la rente, ce modèle compte encore d'autres atouts comme une administration affutée, une grande indépendance à l'égard de la recherche du profit des prestataires privés et un financement par répartition. Si l'AVS fait bonne figure, c'est aussi le résultat des mauvaises conditions offertes par les prestataires de solutions privées de prévoyance. Car les banques et les assurances doivent réaliser des profits pour leurs actionnaires; les assuré(e)s passent donc à la caisse en versant des primes élevées. A ce niveau, les solutions de prévoyance avancées par les sociétés d'assurance sur la vie sont bien pires que celles des caisses de pensions autonomes.
L'AVS ne dispose pas seulement d'un rapport qualité/prix unique sous l'angle individuel, mais aussi en tant que système de prévoyance. Son financement est stable. Bien que l'espérance de vie ait fortement augmenté et que le nombre des rentiers et rentières ait plus que doublé depuis 1975, les cotisations salariales sont restées inchangées [4,2 % pour le ou la salarié(e), autant pour l'employeur]. Une seule fois seulement, il a fallu un pour cent supplémentaire de TVA pour l'AVS.
L'analyse de l'USS montre clairement que dans la couverture de risques sociaux élémentaires, comme l'âge par exemple, les assurances sociales surclassent largement les assurances privées. Dans la perspective de la discussion qui se prépare autour de la " Prévoyance vieillesse 2020 ", le parlement et le Conseil fédéral doivent prendre en compte cette suprématie économique et sociale de l'AVS, assurance populaire. Au lieu de l'affaiblir - comme il est proposé de le faire -, il faut renforcer l'AVS. Les rentes de l'AVS doivent être adaptées à l'évolution économique, comme le demande l'initiative populaire AVSplus.
renseignements
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Allocutions
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- Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS
- Giorgio Tuti, président SEV, vice-président de l'USS
- Aldo Ferrari, membre du comité directeur d'Unia
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