Nulle part ailleurs en Europe, la participation des assuré-e-s aux coûts de la santé est plus élevée qu'en Suisse. Ce seul fait met en évidence à quel point la hausse continuelle des franchises, et donc un nouveau report des coûts sur les assuré-e-s, est une mesure antisociale. Le Comité présidentiel de l'USS propose par conséquent au Comité de l'USS de soutenir le référendum contre l'adaptation automatique des franchises à l'évolution des coûts de la santé.
Pour de nombreux salarié-e-s, le fardeau des primes-maladie est déjà trop lourd. Mais ce n'est pas tout : lorsque l'on tombe malade, il faut encore sortir le portemonnaie pour financer les traitements nécessaires. En plus des primes, il faut payer la franchise, la quote-part et les taxes hospitalières et de soins. Et comme si cela ne suffisait pas, le Parlement à majorité de droite, sous la pression du lobby des assureurs-maladie, vient d'adopter définitivement une augmentation automatique des franchises. La charge pour les assuré-e-s ne serait même plus plafonnée. Contrairement, par exemple, à la charge fiscale des gros actionnaires, riches héritières ou héritiers ou des super riches au bénéfice d'un forfait fiscal, pour rappeler une réalité bien différente !
La décision du Parlement constitue une attaque contre tous les assuré-e-s, mais plus particulièrement envers les retraité-e-s et les malades chroniques : ces personnes ont déjà du mal à assumer les frais de santé et peuvent encore moins se permettre de renoncer à un traitement. Elles le font pourtant de plus en plus souvent, avec les risques que cela implique pour leur santé et des coûts qui au final reviennent souvent encore plus cher !
Des affirmations absurdes
Mais la population ne se laissera pas berner par les arguments des partis de droite et du lobby des caisses-maladie. Ceux-ci ont en effet affirmé que plus d'un million d'assuré-e-s pourraient diminuer leurs primes de "40 % ou plus" en changeant de caisse, de franchise et de modèle d'assurance. C'est tout simplement scandaleux ! Primo, un changement de caisse entraîne l'année d'après une hausse de la prime d'autant plus juteuse. Et secundo : toutes les personnes qui ont besoin d'un traitement ne peuvent pas simplement augmenter leur franchise pour économiser sur les primes. Cela leur coûtera beaucoup plus cher puisqu'elles devront ensuite chaque fois payer de leur poche le montant total de la franchise plus élevée !
Au lieu de culpabiliser les assuré-e-s, la majorité de droite au Parlement ferait bien de revoir sa copie et de décider enfin de mesures efficaces pour maîtriser les coûts, de manière à ne pas charger davantage les personnes ni à nuire à la qualité des soins : en agissant par exemple sur les prix des médicaments, les assurances complémentaires et la transparence des données ! Mais pour cela, il faudrait d'abord se libérer de l'influence des lobbys des assurances et de l'industrie pharmaceutique et renoncer à l'un ou l'autre siège dans un conseil d'administration.