C’est la saison de la grippe. Actuellement, la première vague traverse la Suisse à partir de l’ouest. Gérer de manière sûre la maladie au travail est, précisément en ce moment, un thème central pour les salarié-e-s et les employeurs et employeuses. Pour pouvoir garantir un environnement au travail équitable et favorable à la santé, toutes les parties concernées doivent connaître leurs droits et leurs devoirs. Ci-après, vous trouverez ce qu’il faut savoir à ce sujet et pour quelles améliorations l’USS bat.
Certificats médicaux seulement à partir du troisième jour
Un ou une médecin vous établit un certificat médical d’arrêt maladie qui confirme que la personne concernée n’est pas en mesure, à cause d’une maladie, de fournir le travail contractuellement prévu. L’incapacité de travail se rapporte à votre activité concrète. Ainsi, un « simple » enrouement, peut suffire pour empêcher une employée d’un centre d’appels de faire son travail.
Le certificat indique le début et la durée probable de l’incapacité de travail. Le diagnostique reste, quant à lui, confidentiel, seule est faite la différence entre maladie et accident. Pour éviter une charge administrative inutile, il est judicieux de demander un certificat médical seulement à partir du troisième jour de maladie. Devoir le faire à partir du premier jour de maladie entraînerait une charge supplémentaire pour la personne malade et le système de santé. Les employeurs et employeuses devraient ainsi ne pas exiger de certificat médical à partir du premier jour de maladie.
Nécessité d’une assurance d’indemnités journalières en cas de maladie obligatoire dès le premier jour
En Suisse, nous n’avons pas d’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie obligatoire à partir du premier jour. Actuellement, le droit à la poursuite du versement du salaire dépend de la branche, de la convention collective de travail et de la durée des rapports de travail. Les jours de carence, pour lesquels les salarié-e-s ne reçoivent pas leur salaire en cas de maladie, sont non seulement antisociaux, mais représentent aussi un danger pour la santé. Ils mettent les salarié-e-s sous pression pour que, bien que malades, ils se rendent au travail afin de s’éviter des pertes de revenu. Cela repousse la guérison, accroît le risque de contagion pour les collègues de travail et occasionne à long terme des coûts de santé plus élevés. Une assurance d’indemnités journalières en cas de maladie obligatoire à partir du premier jour serait une garantie financière pour tout le monde et empêcherait des pratiques dangereuses pour la santé.
Le présentéisme, un problème sous-estimé
Les employeurs et employeuses sont appelés à créer une culture d’entreprise qui donne la priorité à leurs employé-e-s, fixe des règles claires en matière de déclaration de maladie et fasse obstacle au présentéisme, c’est-à-dire à la présence au travail de personnes atteintes dans leur santé. Passer à du télétravail en cas de maladie est rarement une bonne idée. Certes, cela peut éviter des contagions, mais le travail en cas de maladie peut également freiner la guérison et, dans le pire des cas, avoir pour effet que l’on devient encore plus malade. Donc, celle ou celui qui est malade est malade et doit se rétablir.
L’employeur ou l’employeuse est tenu de protéger la santé de ses employé-e-s. C’est pourquoi verser un bonus aux personnes qui n’ont pas connu de jours de maladie est aussi une mauvaise idée. Cela entraîne du présentéisme avec les conséquences déjà mentionnées pour la santé et peut constituer une violation de ce devoir de protéger la santé de leurs employée-s-s qu’ont les employeurs et employeuses. De tels bonus sont aussi des plus problématique sous l’angle de la législation sur le travail et pourraient causer des problèmes juridiques pour les employeurs et employeuses concernés.
Que puis-je faire si je suis en arrêt maladie ?
Lorsque l’on est malade, rien ne doit être fait qui puisse mettre en danger la guérison. Les activités permises dépendent du type de maladie en question. En cas de stress psychique ou de certaines autres maladies, les promenades peuvent être bénéfiques, alors qu’en cas de grippe avec fièvre, un repos strict est indiqué. En cas de migraines, il est logique que l’on ne reste pas collé à un écran, alors qu’en cas de grippe intestinale, on peut aussi placer quelques posts sur les réseaux sociaux.
Si vous voulez en savoir plus, adressez-vous à votre syndicat ou aux permanences juridiques des unions syndicales cantonales.
Autres lectures complémentaires :
- Contexte de la RTS sur le droit du travail et la maladie sur le droit du travail et la maladie avec Juliette Ancelle, avocate, spécialiste FSA en droit du travail
- Informations du SECO sur le maintien du salaire en cas de maladie (voir « Versement du salaire en cas de maladie » )
- Informations complémentaires sur le maintien du salaire en cas de maladie
- Contexte des droits et obligations en matière de maintien du salaire en cas de maladie
- Pour en savoir plus sur le problème du présentéisme