La menace d'un référendum a eu son effet. La majorité des parlementaires a refusé lors du vote final que les franchises augmentent automatiquement avec les coûts de la santé. Mais cette posture devra aussi être maintenue après les élections !
Après la gifle reçue par l'UDC avec son projet de faire augmenter à toute vitesse par les Chambres fédérales les franchises de l'assurance de base, l'UDC s'est rappelée au dernier moment que 2019 était une année électorale ! Elle a ainsi fait volte-face et, dans sa majorité - c'est-à-dire sans ses lobbyistes des assurances-maladie -, rejeté le projet, rejoignant ainsi les partis de gauche. Pour les asssurée-e-s, c'est pour l'insatant une très bonne nouvelle. Alors que la charge financière représentée par les primes individuelles ne sont plus guère supportables pour nombre de ménages, c'est d'autant plus vrai de la participation aux coûts en cas de maladie. Une hausse constante des franchises aurait non seulement été de ce fait des plus antisociales, mais aurait aussi menacé la santé des gens.
La question d'une hausse de la participation aux coûts n'est néanmoins de loin pas encore liquidée. En effet, d'une part, d'autres interventions parlementaires sont en cours de traitement (p. ex. pour l'introduction d'une taxe de consultation et d'un paiement pour les urgences), d'autre part, des parlementaires de droite ont déjà annoncé qu'ils remettraient la hausse des franchises à l'ordre du jour juste après les élections. Parce qu'il est difficile de moins prendre les gens pour des imbéciles, ils se justifient en parlant d'une " symétrie des sacrifices " qui devra s'appliquer à l'avenir. Par-là, la droite veut dire que non seulement les assuré-e-s, mais aussi les fournisseurs de prestations doivent contribuer à la maîtrise des coûts. Comment être plus stupide ?! Premièrement, une hausse des franchises - combinée ou non avec autre chose - ne diminuera tout au plus que marginalement les coûts et, deuxièmement, une symétrie des sacrifices, cela signifiera pour ces personnes qu'à une extrémité, les primes augmenteront et qu'à l'autre, les prestations baisseront.
Mais indépendamment de cela, le débat sur la maîtrise des coûts dure depuis longtemps et certes, à juste titre. Compte tenu de la charge financière existante, les assuré-e-s ne comprennent pas pourquoi les génériques coûtent en Suisse toujours 140 % de plus que dans les pays européens comparables. Ils n'acceptent pas que, dans l'assurance de base, on trouve encore presque 60 caisses-maladie qui, d'une part, pour une " offre " identique, dépensent beaucoup d'argent pour les séduire avec leur publicité et, de l'autre, contrôlent souvent de manière lacunaire les factures des médecins et des hôpitaux. Et ils ne comprennent pas non plus que dans la petite Suisse, chaque canton continue à largement mitonner sa soupe dans son coin, avec pour conséquence de grandes différences de primes.
Notre conclusion est claire : ce qui est dit avant les élections doit rester valable après. L'USS s'engagera de toute façon contre une hausse de la participation des assuré-e-s aux coûts et pour une diminution de la charge des primes