Les chiffres publiés aujourd'hui par l'OFS sur l'évolution des coûts des soins de longue durée (EMS et soins à domicile) confirment les pires craintes des opposants à EFAS : non seulement les coûts des EMS et des services de soins à domicile augmentent de manière disproportionnée, mais les besoins en soins par patient-e croissent également. De plus, le nombre d'acteurs à but lucratif dans le domaine des soins de longue durée prend l’ascenseur. Un financement des soins de longue durée par le biais des primes LAMal et sans plafonnement de la participation des patient-e-s aux coûts aurait des conséquences désastreuses pour les assuré-e-s, les patient-e-s et le personnel.
L'Office fédéral de la statistique a publié aujourd'hui les derniers chiffres concernant l'évolution des coûts des soins de longue durée. Il en ressort que l'augmentation des coûts dans les établissements médico-sociaux (EMS) et dans les soins à domicile en 2023 aura été la plus forte de la dernière décennie : les coûts des établissements médico-sociaux augmentent de 5 % et ceux des soins à domicile de 7 % par rapport à l'année précédente.
Ainsi, les prévisions à long terme totalement incertaines de l'OFSP et des partisans de EFAS concernant le bloc de coûts des soins de longue durée, supposé croître moins fortement que l’ambulatoire, sont déjà démenties par la réalité.
Le nombre moyen d'heures de soins a également augmenté de manière exceptionnellement forte. Les résident-e-s en EMS n'ont jamais eu besoin d'autant de soins qu'en 2023, ce qui contredit diamétralement l'autre affirmation des partisans d’EFAS selon laquelle, en raison de mauvais incitatifs, de plus en plus de patient-e-s nécessitant peu de soins seraient aujourd'hui poussés vers un établissement médico-social (et coûteraient donc plus cher au final) au lieu d'être pris en charge à domicile par les services d'aide et de soins à domicile.
Selon l'OFS, le nombre d'acteurs à but lucratif dans les soins de longue durée a également fortement augmenté. Cela montre d'autant plus clairement qu'il faut absolument éviter le nouveau système tarifaire prévu par EFAS dans les soins de longue durée, basé sur une logique de concurrence et de profit. Au contraire, il faut absolument mettre un frein à cette logique qui progresse aujourd'hui déjà. Car il est tout à fait clair que la seule manière de faire des bénéfices dans les soins aux personnes âgées passe est d'économiser au détriment du personnel et donc de la qualité des soins.
Les derniers chiffres confirment donc que le financement uniforme incluant les soins de longue durée, qui passe en votation le 24 novembre, serait un cauchemar tant pour les payeurs de primes que pour les patient-e-s et le personnel soignant. Il faut donc absolument rejeter la réforme EFAS.