Finalement, la deuxième mouture de 11e révision de l’AVS n’aurait été synonyme que de démantèlement. Les rentes de l’AVS auraient baissé, vu l’abandon de l’actuel système d’indexation à l’évolution des prix et des salaires, l’âge de la retraite des femmes aurait été relevé et – pure tactique ou appât pour contrer un éventuel référendum – une retraite anticipée, sous forme de pagne sommaire et prévue pour une période par trop limitée, aurait été introduite.
Le 1er octobre, le Parlement fédéral a coulé ce projet de 11e révision. Sinon c’est le peuple qui s’en serait chargé quelques mois plus tard. De fait, l’USS s’était déjà concrètement préparée à saisir le référendum.
La gauche et les Vert(e)s ont toujours combattu cette révision. Lors de la votation finale, c’est l’UDC qui a changé d’avis, l’un de ses vice-présidents ayant reconnu qu’une telle révision n’aurait pratiquement aucune chance devant le peuple.
Certains commentateurs, surtout en Suisse alémanique, ont parlé de réformes coincées dans des bouchons et dit qu’il serait toujours plus difficile de faire des « réformes » contre les retraité(e)s. Selon eux, buté et n’y comprenant rien à l’AVS, le peuple n’avalerait aucun démantèlement. Logiquement, ne devrait-on pas en conclure, comme Brecht le disait, que « Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple » ?
Franchement, le peuple n’est pas masochiste au point de demander lui-même qu’on démantèle son AVS !
Aujourd’hui, c’est devant nous que nous devons regarder. Ce sont les besoins des gens, dont il faut enfin tenir compte. Une rupture s’impose avec la logique de l’austérité qui, bien que les comptes de l’AVS le démentent année après année, ne veut voir dans cette dernière qu’une institution qui serait à assainir. Comme s’impose aussi une prise de conscience du rôle joué par l’AVS dans la lutte, largement victorieuse, contre la pauvreté des aîné(e)s, un rôle qu’elle est d’ailleurs en mesure de jouer encore, là où des poches de cette dernière subsistent. C’est dans cette optique que l’Union syndicale suisse va s’engager.