En 2024, les citoyen-ne-s suisses se prononceront sur trois initiatives concernant la question des retraites. La situation économique des retraité-e-s en Suisse se trouvera ainsi en point de mire. L’image de retraité-e-s qui seraient aisés a fait son chemin lorsqu’il est question des bénéficiaires de rentes AVS. Or cette image est fausse. Les revenus des retraité-e-s sont très inférieurs à ceux des salarié-e-s. Et les disparités entre ménages de retraité-e-s sont beaucoup plus importantes qu’entre salarié-e-s.
Dans les faits, les rentes sont basses, et elles ont fortement baissé ces vingt dernières années. Les assureurs et les banques se félicitent des affaires qu’ils réalisent avec la prévoyance vieillesse ainsi que de la crainte, justifiée, qu’ont les salarié-e-s de toucher de trop petites rentes. Avec l’actuelle nette hausse des prix et des primes-maladie, la perte subie avec ses rentes par la génération des aîné-e-s prend une nouvelle dimension. Une perte de pouvoir d’achat représentant une rente men-suelle entière a désormais déjà eu lieu. Impossible de la compenser sans une 13e rente AVS.
En règle générale, l’image des retraité-e-s riches est mise en avant pour empêcher des améliora-tions sociales. On nous explique ensuite que parmi les groupes de personnes menacées de pau-vreté, d’autres groupes sont encore plus durement touchés. Mais des mesures en faveur des fa-milles monoparentales, des familles à plusieurs enfants et des bénéficiaires de rentes AI ne sont quand même pas prises. Or c’est précisément pour eux qu’augmente le danger que, dans quelques décennies, leur rente de vieillesse ne soit encore plus faible. Un développement de l’AVS repré-sente leur unique espoir de recevoir des rentes finançables et garantissant le minimum vital une fois qu’ils seront à la retraite. Car toute personne qui a travaillé durant toute sa vie mérite une rente décente.