Deux mois après la votation populaire au sujet de l’initiative de l’Union syndicale suisse (USS) sur l’AVS, le Conseil fédéral présente des scénarios retouchés sur l’avenir financier de cette assurance. Il apparaît alors qu’un modèle donnant une image ne serait-ce qu’un tout petit peu meilleure de la réalité économique suisse que les anciens modèles se traduit par des scénarios moins sombres pour les finances de l’AVS. Jusqu’en 2025, le résultat par répartition de celle-ci s’améliorera en effet de 900 millions de francs selon le nouveau modèle du Conseil fédéral.
Bien que le gouvernement y reprenne des éléments du modèle de l’USStypo3/#_ftn1, ce nouveau modèle reste par trop irréaliste.
- Il se fonde en effet toujours sur des hypothèses irréalistes quant à l’immigration. Dans les années 1991-2005, celle-ci a été dans les faits de 10 000 personnes de plus par an que dans le modèle du Conseil fédéral (scénario moyen). Or ces années ont pour une part été difficiles pour l’économie et la libre circulation n’existait pas encore. Si l’on table sur une immigration plus forte, la charge de l’AVS diminue d’environ 2 milliards de francs par an (valeur en 2025).
- La croissance (revue) de la productivité ne déchargera qu’en partie l’AVS. En comparaison avec l’ancien modèle, les recettes de celle-ci seraient, avec les nouveaux scénarios, inférieures d’environ 0,28 % par an. Jusqu’en 2025, cela reviendra à plus de 1,5 milliard de francs et non à 900 millions comme présumé par le Conseil fédéral (scénario moyen). Par le passé, l’allégement de l’AVS grâce à la productivité était nettement plus fort. Si le modèle partait sur cette base, il permettrait un allègement de près de 3 milliards de francs par an (valeur en 2025).
À ce sujet des finances de l’AVS, l’USS attend du Conseil fédéral un modèle plus proche de la réalité. Des scénarios trop pessimistes ne constituent pas pour le peuple et les Chambres une base sérieuse pour se prononcer. L’initiative de l’USS a été la victime de ce pessimisme. Avec ses pronostics systématiquement erronés, le gouvernement a dévoyé la volonté populaire.