Après le Conseil national, la commission compétente du Conseil des États veut à son tour adapter à l'avenir les franchises de l'assurance de base à l'évolution des coûts de la santé. Cette décision est hors de la réalité : elle ne correspond en rien à la situation des assuré-e-s en Suisse et ne tient pas la comparaison avec les autres pays.
En effet, nulle part ailleurs en Europe occidentale les assuré-e-s paient autant de leur poche qu'en Suisse pour les soins de santé, sans compter les primes par habitant qui viennent s'additionner à cette charge. La franchise à option n'est pas vraiment un libre choix, ni la visite chez le médecin d'ailleurs. Contrairement à une opinion répandue, la population ne " court pas chez le médecin à chaque bobo ". Selon l'OCDE, les habitant-e-s de notre pays consultent bien moins souvent que tous nos voisins (en Allemagne, on compte en moyenne annuelle dix visites médicales par personne, contre seulement quatre en Suisse).
Il est donc complètement aberrant de vouloir, par un nouvel automatisme législatif, augmenter continuellement la participation déjà exorbitante des assuré-e-s aux coûts de la santé. Les retraité-e-s avec des revenus bas et moyens seraient parmi les plus touchés par cette mesure. Ces personnes, qui consacrent déjà plus de 7 % de leur revenu à la participation financière dans la santé, ne pourraient certainement pas se passer de leurs traitements.
Il est par ailleurs faux d'affirmer " en vrac " qu'avec une hausse des franchises, les primes augmenteront moins. L'expérience des dernières hausses de franchises ne permet pas une telle conclusion.
Il revient désormais au Conseil des États de tenir compte de cet état de faits et de corriger la décision de la commission.
Renseignements
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- Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74