L’Union syndicale suisse (USS) s’oppose à l’assainissement forcé des caisses de pensions que le département de Pascal Couchepin veut imposer. L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) va jusqu’à conseiller aux caisses d’engager rapidement des mesures d’assainissement même en cas de faible découvert. C’est là semer inutilement la panique et aggraver la crise économique.
Les mesures d’assainissement sont d’abord synonymes de diminution douloureuse du pouvoir d’achat des personnes exerçant une activité lucrative et des retraité(e)s, à cause de l’augmentation induite des cotisations, pour les premiers, et une baisse de leurs rentes, pour les seconds. Non seulement cette politique est erronée d’un point de vue conjoncturel, mais encore elle insécurisera inutilement les gens en renforçant le pessimisme ambiant en période de crise. L’USS s’est adressée en temps opportun au Conseil fédéral pour qu’il incite les autorités de surveillance à tenir compte du pouvoir d’achat en faisant preuve de retenue. Aujourd’hui, il fait tout le contraire et conseille d’assainir les caisses de pensions, ce dont il n’avait jamais été question auparavant.
Il est particulièrement choquant que l’OFAS profite de cette occasion pour faire de la publicité en faveur de la baisse du taux de conversion, baisse contre laquelle un référendum muni de plus de 150 000 signatures a déjà abouti. Or, les assainissements futurs des caisses de pensions n’ont rien à voir avec le taux de conversion dont les effets se déploient sur le long terme. Seul point commun : la volonté manifestée par les acteurs politiques nationaux de baisser les rentes du 2e pilier. Ne pas accompagner cette mesure d’une hausse équivalente des rentes de l’AVS est politiquement irresponsable et inacceptable.