Une alliance de syndicats, d’œuvres d’entraide et d’autres organisations engagées sur le terrain social, ont publié une déclaration commune pour dénoncer les diffamations systématiques dont l’aide sociale et ses bénéficiaires font l’objet et revendiquer une aide sociale qui donne accès à la vie sociale des uns et des autres.
Depuis un certain temps, il est redevenu à la mode de traiter les bénéficiaires de l’aide sociale de profiteurs et les collaborateurs et collaboratrices des services sociaux de naïfs écervelés au grand cœur. La plupart du temps, le message est celui-ci : le consensus social est mis en danger « par en bas », c’est-à-dire par les paresseux, les tricheurs qui volent les richesses créées par celles et ceux qui se tuent au travail. Ceux qui peignent ainsi le diable sur la muraille dénoncent des abus de l’aide sociale en veux-tu en voilà. Et les politiques demandent que des mesures soient prises contre ces abus. Et cela suscite de nouveaux commentaires du même tabac. Et la boucle est bouclée… Tout « en haut », on rit sous cape lorsque la colère du peuple se décharge sur ceux « d’en bas » : on peut tranquillement continuer à élargir le fossé entre les revenus.
Les plus pauvres n’ont pas à faire les frais d’une politique fiscale erronée
Contre cette image d’une aide sociale qui serait marquée par les abus, des œuvres d’entraide, des syndicats et d’autres organisations de la société civile ont publié une déclaration commune : « Pour un minimum social : combattre la pauvreté et non les pauvres ». Rendue publique le 16 décembre, elle est également signée par l’Union syndicale suisse (USS). Elle répond aussi à ces nombreux cantons qui réduisent aujourd’hui leur aide sociale que « Dans un pays qui compte plus de millionnaire que de bénéficiaires de l’aide sociale, il est inacceptable que les plus pauvres fassent les frais d’une politique fiscale erronée. »
Garantir un minimum social
Cette déclaration commune plaide pour une aide sociale qui ne permette pas uniquement de survivre physiquement, mais donne accès à la vie sociale. Pour celles et ceux qui ont besoin de l’aide sociale, la baisse des prestations qui leur sont destinées est en effet un obstacle important à leur participation à la vie sociale et les empêche par conséquent de sortir de la précarité. C’est pourquoi la première revendication avancée dans la déclaration commune est la garantie d’un minimum social.
<media 2541>La déclaration commune</media>