Le contrôle fédéral des finances a publié aujourd'hui les budgets prévisionnels de campagne pour la votation du 24 novembre. Les défenseurs de la réforme de la LAMal disposent de trois fois plus de moyens que le comité référendaire. Les dépenses énormes consenties par les organisations faîtières et patronales de la santé et les assurances démontrent clairement qui profitera de cette réforme. Elle ne fera que renforcer le pouvoir des caisses-maladie et la position des entreprises à but lucratif dans la santé. Le comité référendaire mettra tout en œuvre pour informer la population sur les véritables conséquences de ce projet dangereux.
Les chiffres publiés par le contrôle fédéral des finances font apparaître que les lobbies de la santé disposent d'un budget total de 1.5 millions pour leur campagne en faveur de la réforme de la LAMal (EFAS). Les organisations qui portent la campagne du « non » ne disposent que d'environ un tiers de ce montant. Il s’agit des budgets du comité référendaire, additionné des campagnes menées par le Syndicat des services publics (SSP) et le PS.
Les financements en faveur du « non » proviennent pour l’essentiel des cotisations syndicales individuelles ainsi que de petits dons. La campagne du « oui », en revanche, est payée exclusivement par différents prestataires de soins à but lucratifs ainsi que par les assurances et leurs lobbies. Les hôpitaux, les associations de médecins, l'association des pharmaciens et l'industrie pharmaceutique participent massivement à la campagne en faveur du « oui ». Leur motivation est claire : le projet va tout à fait dans leur sens et ils en espèrent des bénéfices. Et certainement pas une baisse du nombre de décomptes de prestations et de prescriptions de médicaments. L’idée fantaisiste selon laquelle EFAS serait un projet d'économie efficace dans le domaine de la santé se trouve définitivement démentie.
Malgré cette différence de buget, le comité référendaire mettra tout en œuvre pour informer la population. EFAS menace de faire massivement augmenter les primes, au moment du changement de système dans de nombreux cantons et à long terme en raison de l’intégration des EMS et soins à domicile. La réforme prévoit que 13 milliards d’argent public soient transférés directement aux caisses-maladie, à qui serait confié un pouvoir accru sur le système de santé. Or leur seul intérêt est de vendre des assurances complémentaires en rationnant au maximum les prestations de base. Il faut un « non » clair à cette réforme et au contraire oser enfin réduire les marges exorbitantes et les profits indûs de ceux qui font de la santé un business.