Lorsque les primes de l’assurance-maladie prennent l’ascenseur, les rentes AVS ne peuvent pas rester au sous-sol. Les délégué(e)s de l’USS ont donc exigé une augmentation des rentes AVS lors de leur assemblée du 3 novembre. Dans le deuxième pilier, il ne faut plus pouvoir réaliser de profits.
Le rejet du projet Prévoyance vieillesse 2020 a ruiné les chances de voir enfin une augmentation des rentes AVS. L’âge de la retraite des femmes est certes resté à 64 ans, mais de nombreux problèmes ne sont pas réglés et vont s’aggraver si rien n’est fait.
Les problèmes subsistent
Ainsi les primes de l’assurance-maladie et les autres dépenses de santé accaparent une partie toujours plus grande des rentes AVS. Les nouvelles rentes du deuxième pilier sont mises sous pression à cause de taux d’intérêt toujours bas, mais aussi parce que les banques et les assurances écument cette assurance à leur profit. Lorsque l’on ne trouve plus d’emploi à la fin de sa carrière professionnelle, on perd dans la plupart des cas le droit à la rente de sa dernière caisse de pension. De très nombreuses femmes ont des rentes modiques, voire médiocres. Pour ne pas aggraver ses déficits, l’AVS devra bénéficier de ressources supplémentaires ces prochaines années. Il faut que la nouvelle réforme de la prévoyance vieillesse résolve ces problèmes. Ce n’est qu’ensuite que les rentes de la prévoyance vieillesse pourront répondre à l’exigence constitutionnelle de maintenir « de manière appropriée son niveau de vie antérieur ».
C’est pourquoi, dans la perspective de la nouvelle réforme de la prévoyance vieillesse, l’Assemblée des délégué(e)s de l’USS du 3 novembre a décidé d’un paquet de mesures destinées d’une part à mettre la question du niveau des rentes au premier plan et d’autre part à réfréner la recherche de profits dans le deuxième pilier.
Les primes de l’assurance-maladie accaparent de plus en plus les rentes
A la retraite, le poste de la santé pèse particulièrement lourd dans le budget. Les primes de l’assurance-maladie et les dépenses de santé grimpent bien plus fortement que les rentes AVS. Les ménages de retraité(e)s disposent en conséquence de moins en moins de ressources de l’AVS pour répondre aux autres frais de subsistance. Dans ces vingt dernières années, les primes de l’assurance-maladie ont plus que doublé (+ 228 %). Durant la même période, la rente AVS moyenne a aussi augmenté, mais de 21 % environ, et n’a donc pas suivi le rythme des primes. La différence explique pourquoi une partie de plus en plus importante de la rente AVS sert à payer ces primes. S’y ajoutent les franchises, la quote-part et les dépenses de santé que les caisses-maladie ne couvrent pas.
Des rentes plus hautes permettraient un rééquilibrage. Le secrétariat de l’USS étudiera et développera dans le courant de l’année prochaine des solutions concrètes pour réaliser cette revendication.
Améliorer le niveau des rentes des femmes
La situation de la rente des femmes est aussi restée au cœur des préoccupations. Car dans les prochaines décennies, les travailleuses qui partiront à la retraite auront certes été plus actives professionnellement que la génération précédante, mais n’en auront pas moins une mauvaise couverture de leurs besoins. En effet, elles auront été le plus souvent employées à temps partiel, auront connu des interruptions de carrière pour cause de charges familiales et dû accepter des salaires trop bas. Une dégradation du niveau des prestations à travers l’élévation de l’âge de la retraite des femmes, comme le proposent les employeurs et les partis bourgeois, ne peut donc être acceptée. Au contraire, il faudra améliorer le niveau des rentes des femmes.
Des cotisations plus élevées
Le non au financement additionnel de l’AVS a supprimé des moyens dont elle avait besoin pour sa stabilité financière. Sans nouvelles ressources, des déficits apparaîtront dans l’AVS ces prochaines années. L’Assemblée des délégué(e)s estime qu’il faut l’éviter. Elle demande donc que la stabilisation des finances de l’AVS s’effectue par le biais d’une augmentation des cotisations salariales.
Pas de profits dans le deuxième pilier
Malgré le rejet de la réforme de la prévoyance vieillesse, les rentes des caisses de pensions sont mises sous pression. La baisse du taux de conversion est à l’ordre du jour de la plupart des caisses. Pour remédier à la baisse des rentes qui en découle, de nombreux assuré(e)s doivent épargner plus, en cotisant davantage ou plus longtemps. En même temps, le deuxième pilier reste une affaire lucrative pour les banques et les assurances. L’Assemblée des délégué(e)s de l’USS a donc demandé qu’une campagne syndicale soit menée contre les profits dans le deuxième pilier. Car des entreprises à la recherche de profits ne doivent pas pouvoir s’enrichir sur le dos d’une assurance sociale.