La révision de l’AVS décidée par le Conseil des Etats est irrespectueuse. L’Union syndicale suisse (USS) a démontré que, pour les femmes, la hausse de l’âge de la retraite prévue dans le projet AVS 21 signifie une baisse de prestations de 1200 francs par année. Et ce, alors que les rentes des femmes sont, aujourd’hui déjà, d’un tiers plus basses que celles des hommes. En un peu plus d’une semaine, 300 000 personnes avaient signé un appel contre cette réforme, appel qui a été transmis au Conseil des Etats. Et pourtant, ce dernier continue à ignorer la réalité de la situation des femmes à la retraite.
Le Conseil des Etats a décidé aujourd’hui de réduire encore l’enveloppe des compensations pour les générations de transition de 712 à 430 millions par an. Cette nouvelle diminution est un signe d'ignorance. Les suppléments de rente proposés sont très loin de couvrir les lacunes de rentes pour les générations concernées.
Flexibilisation : double peine pour les femmes
La flexibilisation de l’âge de départ en retraite a elle aussi été coupée par le Conseil des Etats. Le départ anticipé est maintenant fixé à 63 ans, là où le Conseil fédéral proposait 62 ans – proposition bénéficiant d’un large soutien et ayant un effet financier neutre sur le long terme. Là aussi, les femmes font les frais de cette décision : alors qu’une flexibilisation à partir de 63 ans seulement ne change rien pour les hommes, elle signifie pour les femmes la perte d’une année d’anticipation possible.
Les rentes de retraite doivent permettre de vivre
Pour l’USS, avoir travaillé toute sa vie doit donner droit à une bonne rente de retraite. Toute révision de l’AVS doit donc prendre en compte et résoudre les problèmes qui se posent aujourd’hui. La solution est simple : renforcer l’AVS au lieu de l’affaiblir. Il s’agirait d’une contribution déterminante à la réduction des inégalités en défaveur des femmes.
Avec son traitement express de cette nouvelle révision de l’AVS, le Conseil des Etats fait fi de ses responsabilités. Il prend la voie d’une réforme contre les femmes, qui ne bénéficera donc pas de leur soutien. L’USS s’engagera pour que le Conseil national corrige drastiquement le projet.