L’Union syndicale suisse (USS) rejette fermement le projet de réforme AVS21 tel que la Commission de la santé et des affaires sociales du Conseil des États le conçoit. Au lieu de s’attaquer au problème bien réel des rentes de vieillesse trop basses, la CSSS-E s’entête à vouloir miser sur la hausse de l’âge de la retraite pour les femmes. Celles-ci sont pourtant déjà nettement désavantagées en matière de prévoyance vieillesse. Pour l’USS, un démantèlement de l’AVS sur le dos des femmes n’est tout simplement pas admissible.
Seule une réforme de l'AVS centrée sur le niveau des rentes est susceptible de réunir une majorité des citoyen-ne-s et de réussir. Depuis plus de 40 ans, il n’y a eu aucune hausse des rentes AVS. Les ajustements basés sur l'indice mixte ne suivent que de très loin l'évolution des salaires. Les rentes AVS valent donc de moins en moins, alors que les coûts de la santé et les loyers explosent. Dans le même temps, les rentes du 2e pilier sont en chute libre depuis des années et risquent de diminuer encore. Il reste donc toujours moins d’argent pour vivre à la retraite.
Les femmes sont particulièrement désavantagées en termes de rentes : au début de cette semaine, les hommes ont déjà perçu autant de rentes de vieillesse que les femmes pour toute l'année 2020 ! Mais la majorité de droite de la commission compétente du Conseil des États préfère fermer les yeux sur cette réalité. Au contraire, elle veut aggraver encore la situation déjà déplorable des femmes en matière de retraite : avec l’augmentation prévue de l'âge de la retraite pour les femmes, celles-ci perdront 8,8 milliards de francs de prestations d'ici la fin de la décennie. Il est inacceptable que ce soient les plus mal loties qui doivent payer cette réforme. L’USS fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que le Parlement continue sur cette voie.