Nous y sommes déjà : le 29 août correspond au moment de l’année 2022 où les hommes ont perçu autant de rente de retraite que les femmes sur douze mois. Car en Suisse, les femmes touchent au moins un tiers de rente en moins que les hommes. Mais au lieu de régler ce problème, la population doit voter dans quelques jours sur une nouvelle détérioration des rentes des femmes.
Le Gender Pension Gap (c’est-à-dire l’écart entre femmes et hommes en matière de rente de retraite) est la conséquence des inégalités des chances professionnelles des mères. Car les femmes interrompent plus souvent leur activité lucrative et sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, dans les deux cas essentiellement afin d’assumer des tâches domestiques et familiales. Conséquence directe : elles risquent de toucher des rentes beaucoup trop basses. On sait depuis longtemps que la prévoyance vieillesse en Suisse ne fonctionne pas pour les parents qui mènent aussi une vie professionnelle. Mais cette année, l’« Equal Pension Day » tombe quelques jours seulement avant une votation décisive sur AVS 21. Cette réforme fait peser la menace de baisses de rentes permanentes sur les femmes et les couples qui ont élevé ensemble des enfants tout en continuant d’exercer une activité professionnelle. Même les femmes qui sont proches de la retraite ne sont pas épargnées, malgré soi-disantes mesures de compensation.
L’USS montre à l’aide de nouveaux exemples ce que la réforme signifierait concrètement pour les femmes de la génération de transition. Elle appelle les citoyen-ne-s à rejeter toute détérioration de la situation – déjà mauvaise – des femmes en matière de rentes et à renvoyer ce projet de démantèlement de l’AVS à ses expéditeurs. Mais cela ne suffira pas. Il faut de toute urgence prendre des mesures pour améliorer les retraites des femmes. Pour cela, il faut, outre l’égalité dans la vie professionnelle, des avancées conséquentes dans la réforme des retraites. Voilà pourquoi l’USS se bat pour un renforcement de l’AVS à travers la 13e rente AVS ainsi que pour une modernisation de la LPP avec le compromis obtenu entre les partenaires sociaux sur ce sujet. Il est encore temps pour le Parlement de mettre en œuvre ce projet. C’est le seul moyen de procurer aux femmes de meilleures rentes du 2e pilier, sans délai et de façon abordable.