Tout(e) un(e) chacun(e) peut tomber au chômage. Et ce, pour les raisons les plus diverses. La vie regorge d’exemples qui le montrent bien. C’est pour cela que plus de trois millions de salarié(e)s suisses paient mois après mois des cotisations à l’assurance-chômage. Ils et elles paient pour avoir un revenu s’ils sont un jour au chômage. Et s’ils ont une famille, ils reçoivent 80 % de leur salaire antérieur. Cela suffit, mais ils doivent quand même se serrer la ceinture et il n’est alors sans doute plus question de prendre des vacances…
Les travailleurs et travailleuses ne sont pas coupables de la crise. Ce sont les profiteurs arrogants des banques qui le sont. Des gens qui ont déjà recommencé à s’octroyer des millions de bonus. Et cela, uniquement parce que, sur toute la planète, la population a payé des milliards pour sauver les banques. Mais ce sont les salarié(e)s ordinaires qui doivent passer à la caisse pour la crise… Nombre d’entre eux doivent compter chaque franc qu’ils dépensent. Pendant ce temps, la majorité bourgeoise du gouvernement et du parlement veut les priver de prestations pourtant promises, alors que les profiteurs continuent à financer leurs bonus avec les milliards qui ont servi à sauver les banques !
Si le Conseil fédéral et les Chambres fédérales avaient décidé que les hauts salaires et les super-profiteurs devaient cotiser comme tous les autres à l’assurance-chômage, cette dernière serait dans les chiffres noirs. Les choses sont parfois si simples…
Le Conseil fédéral rompt sa promesse
Lors de la votation populaire de 2003, le Conseil fédéral et les Chambres fédérales avaient en effet promis d’augmenter les cotisations de l’assurance-chômage, si les dettes de cette dernière devaient être trop importantes. La promesse faite alors était la suivante : si l’assurance-chômage a des problèmes de financement, les hauts revenus doivent verser un pour-cent de salaire en plus, les cotisations usuelles augmentant de la moitié. C’est dans la loi en vigueur. Et cela permettrait d’assainir cette assurance. Mais le Conseil fédéral et les Chambres fédérales n’ont pas tenu leur promesse. Au contraire, ils démantèlent même l’assurance-chômage.
La dégradation des prestations de celle-ci touche principalement des personnes qui se trouvent à l’automne de leur vie. Prenons un exemple. Madame X à 58 ans et travaille comme employée de commerce. Il y a deux ans, elle a eu un cancer. Chimiothérapie et nombreuses opérations s’en sont suivies. Aujourd’hui, elle a vaincu son cancer et aimerait à nouveau travailler. Or, trouver un emploi à cet âge est difficile. Elle a besoin de temps et du soutien d’un bon office régional de placement. Aujourd’hui, elle dispose d’une année pour ce faire. Après la révision de l’assurance-chômage, ce ne seront plus que quatre mois. Bien peu, à 58 ans. Elle doit donc s’adresser à l’aide sociale qui, conçue d’abord pour des personnes pas ou peu aptes à travailler, ne peut guère l’aider dans sa recherche d’un emploi.
Moins de protection et plus d’impôts
À l’avenir, ce ne sera donc plus l’assurance-chômage qui paiera, mais les contribuables. La dégradation de cette assurance coûtera environ 100 francs à chaque contribuable. Absurde : une protection moins bonne des salarié(e)s et des hausses d’impôts pour tout le monde ! Car même celles et ceux qui n’ont pas besoin d’une assurance-chômage, comme les retraité(e)s devront sortir leur porte-monnaie.
Avant d’agir, on devrait analyser les causes de la situation actuelle. D’où viennent les déficits de l’assurance-chômage ? Lors de la dernière révision, en 2003, le Conseil fédéral est parti de l’hypothèse selon laquelle la Suisse connaîtrait en moyenne 100 000 chômeurs et chômeuses. Mais quelques années plus tard déjà, le même Conseil fédéral déclarait qu’il y en avait un quart de plus, soit 126 000. C’est pourquoi l’assurance-chômage devrait être assainie. Mais que s’est-il donc passé entre temps ? Prenons un exemple : l’âge de la retraite des femmes a été relevé de 62 à 64 ans, obligeant environ 40 000 femmes à travailler deux années supplémentaires. Si cet âge était resté fixé à 62 ans, il y aurait eu autant d’emplois libres pour des jeunes.
Est-ce juste que le Conseil fédéral et les Chambres fédérales veulent priver maintenant les travailleurs et travailleuses suisses de prestations de l’assurance-chômage uniquement parce qu’ils ont pris, à l’époque, des mesures qui ont entraîné une hausse du chômage » ? Le peuple a chargé le Conseil fédéral de lutter contre le chômage. Qu’il le fasse donc !
Un monde à l’envers
Nous vivons dans un monde à l’envers, un monde malade. Non seulement, les coupables de l’actuelle crise sont en liberté, mais leurs bonus sont même subventionnés avec l’argent destiné à sauver les banques. En revanche, les travailleurs et travailleuses ordinaires sont les victimes de mesures d’austérité.
Que faire alors ? La réponse est simple : s’attaquer aux causes de la hausse du chômage, ne pas restreindre les droits des salarié(e)s et ne pas augmenter les impôts !
C’est pour tout cela que nous devons voter NON à la révision de la loi sur l’assurance-chômage.