Depuis plus d’une trentaine d’années, les révisions du droit d’asile se succèdent à un rythme effréné. Une partie peu glorieuse de la classe politique suisse en a fait son défouloir, cherchant à chaque fois à imposer de nouvelles restrictions. IL faut mettre fin à cette spirale anti-humanitaire. En votant NON le 9 juin prochain.
Le droit d’asile est un chantier en perpétuel remaniement, au point qu’aujourd’hui, trois révisions de loi sont parallèlement en cours ! Le 9 juin, la votation portera sur le premier volet. Nous sommes en présence d’une stratégie de saucissonnage peu transparente pour la très grande majorité du peuple suisse, mais qui, au final, vise toujours à délivrer un même message avec un même bouc émissaire : la population étrangère ou partie d’entre elle est responsable de tous les maux qui accablent le pays.
La votation du 9 juin portera donc sur des mesures urgentes votées par les Chambres fédérales, qui sont entrées en vigueur à fin septembre 2012 déjà. Brièvement résumées, elles portent sur quatre points : l’abrogation de la désertion comme motif de l’asile, la suppression de la possibilité de déposer une demande d’asile à l’étranger (via les ambassades), la création de centres spéciaux pour les « récalcitrants » et l’introduction de phases-tests permettant au Conseil fédéral de déroger temporairement à la loi.
Ces mesures n’ont rien d’urgentes et ne vont rien régler du tout ! Tout d’abord, l’immigration ne se régule pas de manière mécanique. Les demandes d’asile varient selon l’évolution des conflits à travers le monde. De plus, supprimer, par exemple, le statut de réfugiés pour les déserteurs ne permettra pas de renvoyer les Érythréens dans leur pays où ils risquent la mort. Ils demeureront en Suisse au bénéfice d’une admission provisoire, c’est-à-dire avec un statut très précaire. En bref, ce énième durcissement de la loi sur l’asile ne servira qu’à fragiliser d’autant plus les conditions de vie, déjà précaires, de personnes vulnérables. Pour 2011, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estimait déjà à plus de 1500 les personnes qui ont péri en tentant la traversée illégale de la Méditerranée. Les mesures urgentes en question dans notre pays ne pourront qu’alimenter les filières illégales et faire le jeu des passeurs mafieux.
Halte à une dérive anti-humanitaire en matière d’asile !
Énième durcissement de la loi sur l’asile, énième affront à la tradition humanitaire de la Suisse… Il est temps de dire « Stop ! ». Lors de son assemblée du 16 novembre 2012, les délégué(e)s de l’Union syndicale suisse (USS) décidaient de soutenir le référendum. L’USS ne peut que condamner les orientations prises au cours des trente dernières années en matière d’asile : un droit d’asile toujours plus dur, toujours plus restrictif. Nous devons donner un signal net et sans appel à nos autorités. C’est pourquoi l’USS appelle sans équivoque à voter « Non » le 9 juin.