Une catastrophe humanitaire se joue actuellement aux frontières de l’Europe, comme en son sein. La Suisse ne peut pas détourner les yeux. Elle doit prendre sa part de responsabilité. L’USS et plus particulièrement sa Commission des migrations demandent une politique d’asile solidaire et humaine.
Des réfugié-e-s qui s’échouent sur des fils barbelés, des policiers en tenue de combat qui frappent des enfants, des gens qui nagent contre la mort. Pour survivre, des personnes ont dû quitter des situations dramatiques, des camps misérables où ils n’ont aucune perspective, elles sont parties pour un continent qu’ils associaient à l’espoir, alors que sur ce continent, la majorité de la classe politique réagit en construisant des barrières.
Le Suisse ne peut pas fermer les yeux sur la tragédie humanitaire qui se passe à nos frontières. La Commission des migrations estime qu’elle doit apporter sa contribution pour limiter la misère actuelle. Et non seulement en raison de sa longue tradition humanitaire: la Croix-Rouge, les Conventions de Genève et l’accueil de réfugié-e-s pendant des siècles. Mais aussi parce qu’il s’agit de solidarité et de dignité humaine, ainsi que pour répondre aux aspirations de sa population, qui, ces dernières semaines, n’a eu de cesse d’exiger des mesures rapides et efficaces en faveur des réfugié-e-s de la part de ses représentants. Genève, Lausanne, et bientôt toute la Suisse sort dans la rue pour faire montre de solidarité avec ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont dû tout quitter à cause de la guerre et de la misère. Une telle mobilisation populaire impose une réponse à la hauteur de l’esprit et du rôle que la Suisse souhaite jouer dans la Communauté internationale.
La Suisse doit remplir ses obligations
Et qui, sinon la Suisse serait en mesure d’adopter une politique d’asile généreuse ? Mais aussi une politique facilitant l’intégration de ces nouveaux arrivants sur le marché du travail dans des conditions dignes ? Pendant la guerre du Kosovo, la Suisse avait accueilli 53 000 réfugié-e-s. Aujourd’hui, elle peut aussi accueillir un nombre comparable de personnes cherchant l’asile. C’est dans ce sens que la Commission des migrations a écrit à tous les membres du Parlement fédéral. Elle lance un appel à nos représentant-e-s sous la Coupole pour qu’ils veillent à adopter une politique d’asile humaine et juste. Elle demande notamment que la Suisse respecte « ses obligations internationales envers l’ensemble des personnes en quête de protection et qu’elle ne renvoie aucune personne au péril de son existence ».
L’USS soutient la manifestation
Alors que la Méditerranée est en train de devenir un immense cimetière anonyme, les populistes d’ici se déchaînent sans retenue, propageant un discours haineux et raciste sur le « chaos de l’asile », devenu thème principal de l’été préélectoral en Suisse. L’USS s’oppose clairement à ce discours et s’engage pour une politique d’asile humaine. En accord avec l’Alliance pour une Suisse solidaire, l’USS demande:
- Stop aux renvois de réfugié-e-s dans le pays de premier accueil
- Aide financière, soutien logistique et médical aux pays situés aux frontières de l’Europe, aux pays de transit ou voisins de conflits, dans lesquels séjournent de nombreux réfugiés, sans coupes budgétaires dans l’aide au développement
- Accueil généreux pour les personnes à protéger, participation à un système de quotas européen
- Voies d’accès sûres et légales vers l’Europe, entre autres avec la réinstauration de la procédure d’asile en ambassade
L’USS a donc décidé de participer à la chaîne humaine et à la manifestation pour une politique d’asile humaine. Cette action est organisée par l’Alliance pour une Suisse ouverte et solidaire. Elle aura lieu :
Le samedi 26 septembre, 17 h, Schützenmatte, Berne
L’USS appelle ses membres à participer à cette manifestation.
Tract de la manifestation à télécharger