La Suisse doit tout faire pour que les personnes migrantes ne soient plus exclues d’une participation active à la vie politique, sociale et économique : c’est sur ce message que s’est terminée le 4 septembre la Conférence de la migration de l’Union syndicale suisse (USS) après une journée de débats et d’ateliers. Les quelque 60 participant-e-s exigent que la population issue de la migration bénéficie de plus de participation et de respect des droits fondamentaux, plutôt que de subir la précarité et l’exclusion.
La crise du coronavirus a montré que les migrant-e-s ont une importance systémique dans notre pays et restent pourtant beaucoup trop souvent exclus de la pleine participation à la communauté. Pire : ces personnes sont punies lorsqu’elles demandent de l’aide à l’État, par exemple l’aide sociale.
Même hors période de crise, les chances et les droits ne sont pas répartis équitablement sur l’ensemble de la population. La pandémie a agi un peu comme une loupe : elle a mis en évidence une précarisation permanente et croissante. Lorsqu’en raison de leur origine, des personnes sont exclues de la participation politique, économique, sociale et culturelle, c’est dommageable pour la société et la démocratie. Les syndicats s’engagent pour l’égalité des chances, les droits participatifs et la sécurité de séjour de leurs membres sans passeport suisse. Ils le font au niveau politique, dans le monde du travail et au sein de la société.
Avec la Conférence de la migration 2021, la Commission des migrations de l’USS a relancé le débat : 60 travailleuses et travailleurs solidaires, avec et sans passeport suisse, ont élaboré ensemble de nouvelles visions de ce que la Suisse pourrait faire pour devenir un exemple en matière de participation et de prospérité pour toutes et tous. Au cours de la matinée, trois exposés d’introduction ont donné des pistes pour les échanges approfondis au sein des groupes de travail : la juriste Marie Moeschler a présenté les effets néfastes du durcissement de la législation sur les étrangers, le journaliste Mattia Lento a évoqué les conséquences de la crise sanitaire sur les migrant-e-s et la conseillère communale bernoise Franziska Teuscher a exposé comment les villes s’efforcent de mener une politique migratoire solidaire malgré les restrictions cantonales et nationales.
L’après-midi a été consacré à une discussion avec les député-e-s au Conseil des États Paul Rechsteiner et Lisa Mazzone. Au menu de cet échange : le droit de cité suisse ne doit pas se « gagner » par une assimilation, mais bien permettre aux personnes qui vivent ici et qui font partie intégrante de la population d’avoir accès à la participation démocratique. En guise de conclusion, les participant-e-s à la conférence ont réaffirmé les revendications de sécurité économique et de participation pour toutes et tous – indépendamment de l’origine et de la nationalité – en en adoptant deux résolutions : « La pauvreté n'est pas un crime » et « Remédier au déficit démocratique ».