Non, sans tergiverser, à un xième durcissement de la loi sur l’asile !

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Écrit par José Corpataux, secrétaire central de l’USS

Votation du 9 juin

Pour la xième fois, les Chambres fédérales ont décidé, fin septembre 2012, de durcir la loi sur l’asile. L’Union syndicale suisse (USS) refuse ces mesures autant inutiles qu’indignes et recommande de voter clairement non le 9 juin prochain.

Une fois de plus, la loi sur l’asile a été durcie ! Arrêtons-nous aux mesures les plus dures votées par les Chambres fédérales et entrées en vigueur à fin septembre 2012. Les procédures d’asile via les ambassades seront supprimées et les victimes de persécution – y compris femmes et enfants – se verront ainsi livrées aux mafias de passeurs. Exit également le motif de désertion. De plus, les opposant(e)s politiques qui refusent de servir des régimes sanguinaires se trouveront également privés de la protection à laquelle ils ont droit.

Des procédures dépourvues de toute base légale

Des centres spécifiques pour les requérant(e)s « récalcitrants » seront créées sans motif clair, ni jugement, laissant la voie ouverte à un important flou et, surtout, à un grand risque d’arbitraire. En bref, c’est bien la « tête du client » qui pourrait être sanctionnée ! De même, l’introduction de procédures tests – qui visent, entre autres, à raccourcir les délais de recours de 30 à 10 jours – va compliquer à l’absurde les recours des personnes qui ne parlent pas notre langue et ne connaissent pas nos lois. Ces procédures tests, dépourvues de toute base légale, donneront en dérogation à la loi sur l’asile carte blanche à nos autorités. Elles ouvriront aussi tout grand la porte à des modifications en profondeur, qui pourraient s’écarter dangereusement de la législation en vigueur.

Pour l’USS, le non s’impose

L’USS condamne énergiquement ce nouveau durcissement de la loi sur l’asile. Les demandes d’asile fluctuent pour l’essentiel au rythme des événements internationaux, comme le Printemps arabe, les conflits armés ou encore le durcissement d’une dictature. L’immigration ne se régule pas mécaniquement sur le modèle d’un robinet que l’on ouvre et que l’on ferme. C’est bien encore une fois la tradition humanitaire de la Suisse qui serait bafouée ici par de telles mesures dont le but, une fois de plus, est de stigmatiser la population étrangère ou certaines de ses parties.

Quand trop, c’est trop

Lancé le 10 octobre 2012 par les Jeunes Vert(e)s et soutenu par toute une coalition d’organisations, le référendum contre les mesures urgentes a formellement abouti, avec plus de 63 000 signatures récoltées. Le 9 juin prochain, ce sera donc au peuple de se prononcera. L’USS condamne fermement cet xième durcissement du droit d’asile, d’autant plus que rien n’est fini puisque le Parlement a décidé, en décembre dernier, un tour de vis supplémentaire au moyen de nouvelles mesures ! Lors de son Assemblée des délégué(e)s du 16 novembre 2012, l’USS a clairement décidé de soutenir le référendum. Trop, c’est trop ! Il est de temps de dire « stop ! » à cette politique anti-humanitaire en donnant un signal net et sans appel aux autorités. L’USS invite, sans tergiversation aucune, les citoyennes et les citoyens de ce pays à voter NON, le 9 juin, contre des mesures urgentes contraires aux droits humains et à la tradition humanitaire de la Suisse.

Concernant l’élection du Conseil fédéral par le peuple demandée par une initiative populaire de l’UDC, l’USS ne fait aucune recommandation.

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