L’initiative isolationniste de l’UDC veut empêcher les gens de se déplacer et de travailler où bon leur semble en Europe. Elle veut renouer avec le désastreux système des contingents et le statut inhumain de saisonnier. Et elle entend supprimer l’actuelle protection des salaires. Nous n’acceptons pas ce qui est à tous les points de vue un réel retour en arrière.
L’initiative isolationniste de l’UDC veut jeter par-dessus bord la libre circulation des personnes. Si elle y parvient, les mesures d’accompagnement disparaîtront aussi, ce qui va à l’encontre des intérêts des travailleurs et travailleuses de ce pays. Les mesures d’accompagnement doivent au contraire être étoffées et durcies. Les instruments qu’elles offrent sont fondamentalement bons. Leur faute réside uniquement dans leur conception et leur application trop peu conséquentes.
Selon l’UDC, le retour au vieux système des contingents réduira automatiquement l’immigration. Cet argument ne vaut pas tripette. De fait, la Suisse a appliqué pendant des décennies ce système et l’économie a toujours pu avoir autant de main-d’œuvre étrangère qu’elle le souhaitait. La situation de nombreuses personnes, surtout les saisonniers, était alors indigne parce que leurs droits les plus élémentaires n’étaient même pas garantis.
Ce qui sera différent de l’ancien système des contingents si l’initiative gagne dans les urnes, c’est que les salaires des nouveaux arrivés ne seront plus protégés et les employeurs pourront ainsi plus facilement pratiquer la sous-enchère salariale. L’UDC veut des emplois sans droits pour les salarié(e)s, les étrangers et étrangères comme les Suisses et les Suissesses. En effet, si les salaires de ceux-là pourront être sans autre baissés, les salaires des travailleurs et travailleuses indigènes, sans protection, se trouveront sous pression. La spirale à laquelle on aboutira se présentera ainsi : des patrons sans scrupules pourront décider librement et les patrons corrects seront sous pression.
C’est pourquoi notre solution est de renforcer les mesures d’accompagnement, de fixer le plus grand nombre possible de salaires minimums dans des conventions collectives de travail et d’instaurer un salaire minimum légal pour tout le monde !
Deux choses encore :
- L’UDC veut introduire une priorité pour les travailleurs et travailleuses suisses. Des contingents devront être attribués dès qu’il n’y aura plus de ressortissant(e)s suisses à disposition dans une branche. Dans l’ancien système des contingents, on donnait la « priorité à la main-d’œuvre indigène », ce qui englobait aussi les ressortissant(e)s étrangers résidant en Suisse. Avec l’initiative, par un simple claquement de doigt, ces personnes qui ont pour une part vécu et travaillé toute leur vie dans notre pays perdraient leurs droits !
- Si la libre circulation tombe, tous les accords bilatéraux tombent. Or, en tant que petit pays, nous avons besoin de relations structurées avec l’Europe. Tout le reste n’est qu’aventure à la sauce UDC.
Bref, l’initiative de l’UDC ne tiendra pas les promesses qu’elle fait. Elle représentera pour les travailleurs et travailleuses une régression, un autogoal. Mais c’est finalement aussi ce qu’elle veut, à savoir empêcher les syndicats de lutter contre la sous-enchère salariale.
Comment durcir les mesures d’accompagnement ?
- En augmentant le nombre de contrôles, en durcissant les sanctions et en augmentant les amendes infligées aux entreprises coupables d’abus
- En pouvant ordonner la suspension des travaux en cas de soupçon de dumping salarial
- En facilitant l’extension des conventions collectives de travail
- En protégeant contre le licenciement les travailleurs et travailleuses qui se battent ouvertement contre le dumping salarial et dénoncent les abus
- En garantissant aux syndicats l’accès aux entreprises et autres lieux de travail pour y contrôler le respect des conditions de travail
DoCuments
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