Contre les discriminations et totalement contre, pas seulement du bout des lèvres !

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Écrit par José Corpataux

Sans hésitation aucune, l’Union syndicale suisse (USS) dit non à l’initiative « sur le ren-voi » et à son contreprojet. Fondamentalement, on ne peut pas appliquer pour le même crime un droit différent et ce, parce qu’un individu est de nationalité différente. De plus, il s’agit d’être totalement opposé aux discriminations, pas seulement du bout des lèvres.

Les syndicats suisses font partie des organisations de la migration les plus importantes du pays. De générations en générations, ils sont parvenus à favoriser de manière notable l’intégration professionnelle et sociale des personnes d’origine étrangère.

Une chose est claire : les migrantes et migrants subissent toujours et encore des discriminations dans le monde du travail, des discriminations qui se manifestent tant à l’embauche que durant la carrière professionnelle ou au plan des salaires. Il y a une année, l’USS a revendiqué tout un catalogue de mesures antidiscriminatoires. Des mesures sont notamment urgentes en ce qui concerne les candidatures à des places d’apprentissage émanant de personnes au nom de famille étranger qui sont de tout évidence désavantagées par rapport à celles de jeunes suisses.

Lutter contre les discriminations à l’égard des migrantes et migrants a de tout temps été une tache des syndicats de l’USS. Il va donc de soi que ces derniers combattent de nouvelles discriminations qui seraient créées au plan juridique.

Depuis une bonne décennie, l’UDC et ses acolytes tirent sur les mêmes personnes à coups d’initiatives populaires à répétition. Toujours et encore, ils égratignent – pour employer un euphémisme – la légalité. Et les politiques n’ont pas le courage d’invalider cette initiative par peur de voir l’UDC se mettre en scène en tant que puissance politique bâillonnée. Or, une haine persistante contre les étrangers ne se combat pas du bout des lèvres. Il faut l’attaquer de plein front.

Quant au contreprojet, il n’est pas acceptable non plus. Les dispositions sur l’intégration habilement ajoutée qu’il prévoit ne sont là que pour faire passer une pilule au goût toujours très amer. Il discrimine également en fonction de la nationalité. Il est de la même veine que l’initiative. Une discrimination compatible avec le droit internationale n’en devient pas pour autant tolérable.

Tant l’initiative que le contreprojet voient dans l’abus de prestations sociales par des étrangers un motif d’expulsion, tout à fait dans le prolongement d’une triste campagne contre les « faux invalides ». Cette stigmatisation des étrangers n’a que trop duré dans notre pays. Nous ne pouvons choisir entre la peste et le choléra, c’est pourquoi nous appelons énergiquement à voter NON à l’initiative et à son contreprojet.

 

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