Le 9 juin, le Conseil national a débattu du Message Formation, Recherche et Innovation (FRI) 2017-2020. L'UDC demandait des coupes à hauteur de 1 milliard alors que la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-CN) demandait un renforcement de près d'un milliard. Après des débats animés, le Conseil national a préféré suivre la proposition du Conseil fédéral.
Les optimistes relèveront deux aspects positifs : tous les partis ont reconnu l'importance de la formation, de la recherche et de l'innovation pour notre pays et les tentatives de l'UDC de couler encore d'avantage le navire ont échoué.
Mais soyons réalistes : le résultat du jour est catastrophique ! Les moyens manqueront pour réaliser les objectifs et les priorités définies dans ce programme qui, rappelons-le, a été élaboré avec une croissance annuelle initiale de 3,2 %. Le Conseil fédéral avait ensuite revu sa copie, pas sur le fond, mais en réduisant les moyens pour aboutir à une croissance annuelle de 2 %. Cela signifie concrètement un manque de l'ordre de 800 millions. Énorme ! C'est pourquoi la CSEC-CN avait demandé de revenir à une croissance de 3,2 % et d'ajouter quelque 950 millions. Malheureusement, elle n'a pas été suivie.
Quelles seront les conséquences ? Le renforcement de la formation professionnelle supérieure se fera au détriment de la formation des apprenti(e)s puisque les cantons devront reporter les charges supplémentaires. Le renforcement des compétences de base des adultes (lecture, écriture, mathématiques, technologies de l'information et de la communication ICT) et la formation continue resteront anecdotiques. Les étudiant(e)s précarisés ne pourront pas entreprendre d'études faute de bourses suffisantes. Les hautes écoles ne pourront pas effectuer les développements nécessaires pour garantir leur place dans un espace de la science mondialisée sujet à une concurrence accrue.
Dès le 20 juin, la CSEC du Conseil des États empoignera le dossier. Elle aura encore la possibilité de corriger cette absurdité avant que le plénum n'en discute à la session d'automne. D'ici-là, il est plus que jamais indispensable de se mobiliser afin d'empêcher que le navire FRI ne coule à pic !