Malgré l’image qu’elle se donne, la Suisse ne forme pas assez pour répondre à la demande croissante en personnel qualifié. L’emploi de demain dépend pourtant des investissements consentis aujourd’hui dans la formation. Cessons de lésiner sur les moyens, épargnons-nous d’interminables guerres de chapelles : il en faut pour tous et à tous les niveaux !
Le Conseil des États débattra en juin sur le financement de la formation, de la recherche et de l’innovation (FRI) pour une période de 4 ans. Pour 2013-2016, le Conseil fédéral prévoit une modeste augmentation des moyens de 3,5%. C’est peu si l’on tient compte de facteurs tels que l’inflation et l’augmentation du nombre d’étudiant(e)s dans les divers cursus.
La commission chargée du dossier au Conseil des États propose divers ajustements pour corriger le tir. Des augmentations supplémentaires sont prévues dans le domaine des Écoles polytechniques fédérales (EPF) (+103 millions), des universités (+54 millions), de la recherche (+77 millions) et de l’innovation (+58,9 millions). Dans le domaine des Hautes écoles spécialisées (HES), il est prévu de mieux répartir le financement sur toute la période. Quant à la formation professionnelle, elle avait déjà obtenu pour l’année 2012 une augmentation de 100 millions du budget qui a été fort heureusement maintenu pour la période 2013-2016.
Ces ajustements absolument nécessaires sont hélas fortement contestés. Dans un souci d’équilibre budgétaire, les augmentations en faveur des hautes écoles, de la recherche ou de l’innovation devraient se faire, pour certains, au détriment d’autres domaines de formation. Ces calculs n’ont pas leur place dans les débats parlementaires : le système de formation doit évoluer à tous les niveaux pour répondre, par sa diversité, aux besoins des individus, de la société et du marché du travail.
Le système des bourses toujours à la traîne
Ces dernières années, la Confédération s’est pratiquement retirée du domaine des bourses, laissant dans les faits ce champ sous la seule responsabilité des cantons. Cette situation n’est pas tolérable : le système des bourses est un instrument central pour garantir l’égalité des chances face à la formation !
L’USS s’engage en faveur d’une harmonisation des bourses et d’un engagement renforcé de la Confédération dans ce domaine. Elle revendique, au sein du message FRI, une augmentation sensible des moyens financiers dévolus à ce domaine. Au côté de l’Union des étudiant(e)s de Suisse (UNES), elle soutient l’initiative des bourses qui a été déposée le 20 janvier 2012 et sera traitée en cours de législature.