Main d'un homme touchant les fesses d'une femme

Photo: © Heike Trautmann / unsplash.com

 

Une personne sur deux subit du harcèlement au travail

  • Égalité
  • Protection de la santé et sécurité au travail
Communiqués de presse

Nouvelle étude du Seco et du Bureau de l’égalité

En Suisse, une personne active sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel ou sexiste sur son lieu de travail. Les femmes sont particulièrement concernées : près de 60 % d'entre elles font état d'attouchements non désirés, de remarques suggestives, voire d'agressions. L'étude montre clairement que le harcèlement sexuel peut se produire partout : dans les bureaux, les ateliers, sur les chantiers et particulièrement souvent dans les branches où le contact avec la clientèle est important, comme la vente, la santé ou la restauration. Souvent, les travailleurs et travailleuses jeunes sont touchés déjà au début de leur vie professionnelle, même pendant leur formation. De nombreuses personnes concernées ne parlent pas de ce qui leur est arrivé, souvent parce qu'elles ont peur des conséquences négatives ou ne savent pas quels sont leurs droits. Pour un trop grand nombre d'entre elles, les conséquences sont graves, allant d'un sentiment de honte à un changement d'emploi. Pourtant, le harcèlement n'est pas seulement une forme de violence, mais un problème structurel (et non individuel), face auquel les employeurs ont la responsabilité de protéger leurs collaboratrices et collaborateurs.

Mais les employeurs n'assument pas cette responsabilité. En effet, 95% des employeurs interrogés affirment prendre le harcèlement sexuel au sérieux, mais plus de la moitié des entreprises indiquent que ce phénomène se produit chez elles. Les bonnes intentions de l’employeur ne servent pas à grand-chose pour les personnes concernées. En outre, le harcèlement sexuel n’a pas d’effet sur les personnes que de manière isolée. Si une collègue entend constamment des propos sexistes ou subit des attouchements indésirables, le climat de travail s’en trouve détériorié pour tout le monde.

L'USS exige des employeurs qu'ils prennent leur responsabilité au sérieux et adoptent des mesures claires. Les entreprises ne peuvent tout simplement pas se permettre d'ignorer le sujet. Une politique de tolérance zéro obligatoire en fait partie : chaque entreprise doit introduire des règles claires contre le harcèlement sexuel et les faire appliquer de manière conséquente. Les employeurs doivent proposer des formations régulières pour que les employé‑e‑s et les cadres sachent ce qu'est le harcèlement sexuel, comment le reconnaître, comment y réagir, et comment veiller de manière préventive à un climat de travail respectueux. Les travailleuses et travailleurs doivent savoir qu'ils peuvent signaler des plaintes sans craindre de conséquences. Pour cela, il peut être utile de s'adresser à un syndicat. En effet, dans la lutte contre le harcèlement sexuel comme ailleurs, des efforts collectifs peuvent porter leurs fruits.

Outre les mesures prises par les entreprises, l'USS demande également des adaptations légales. Les entreprises devraient être tenues de prouver qu'elles respectent leur devoir de diligence et être poursuivies plus sévèrement en cas d'infraction. Les employeurs ne doivent pas se décharger de leur responsabilité. Ceux qui n'agissent pas doivent en subir les conséquences.

Responsable à l'USS

Luca Cirigliano

Secrétaire central

031 377 01 17

luca.cirigliano(at)sgb.ch
Luca Cirigliano
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