Dimanche matin 14 juin, ce sera le premier anniversaire de l’historique Grève des femmes* de 2019. Il y a une année en effet que plus de 500 000 femmes* sont descendues dans la rue pour revendiquer du respect, du temps et de l’argent. Mais les femmes continuent à toucher des salaires et des rentes inférieurs à ceux des hommes, et elles assument davantage de travail de prise en charge. Il est urgent de corriger cela. Pendant la semaine violette, les syndicats de l’USS l’ont souligné et, le jour anniversaire de la grève, les comités de la Grève des femmes* reviendront à la charge avec des activités.
Les femmes gagnent presque un cinquième de moins que les hommes. Plus de la moitié de celles qui exercent une activité lucrative ne gagnent même pas 4 000 francs par mois, ce qui n’est le cas que de 16 % seulement des hommes. Même si une partie de ces différences peut s’expliquer par des facteurs comme le choix de la profession, la durée de la formation ou le taux d’occupation, la réalité, c’est que le travail des femmes est énormément sous-évalué par rapport à celui des hommes. Après un apprentissage de trois ans, celles qui commencent une activité dans une profession féminine comme celle de coiffeuse ou de professionnelle de la petite enfance gagnent entre 3 900 et 4 500 francs, alors que le jeune couvreur ou le jeune maçon gagne 1 000 francs de plus grâce à la convention collective de travail. → Analyse approfondie de la situation des salaires féminins
Rentes des femmes : une situation dramatique
Le travail des femmes qui s’est avéré essentiel au fonctionnement de la société pendant la crise sanitaire, est non seulement mal rémunéré, mais a aussi pour effet des rentes de vieillesse indignes, en moyenne inférieures d’un tiers à celles des hommes. L’AVS est la seule à tenir compte, dans le calcul de ses rentes, du travail non rémunéré de soins et d’assistance. Une hausse des rentes AVS est par conséquent le moyen le plus efficace pour améliorer la situation des femmes en matière de rentes et combler les lacunes existantes. L’Union syndicale suisse (USS) part à l’offensive avec son initiative pour une 13e rente AVS. Concernant le 2e pilier, il y a toujours un tiers des femmes qui ne reçoit aucune rente. Et parmi celles qui en reçoivent une, celle-ci ne représente en moyenne que la moitié de celle touchée par les hommes. Avec les partenaires sociaux, l’USS a mis au point, à la demande du Conseil fédéral, une réforme de la LPP qui améliorera sensiblement et rapidement les rentes des femmes. Cette réforme doit être rapidement mise en œuvre. → Analyse détaillée de la situation des rentes des femmes
La pris en charge de tiers en tant que service public : un fondement de l’égalité
L’inégalité en matière de salaires et de rentes ne résulte pas uniquement pas de facteurs discriminatoires et soi-disant explicables (mais absolument pas justifiés pour autant). La prise en charge de tiers est un fondement central pour faire avancer l’égalité des sexes : les crèches et les structures scolaires ouvertes toute la journée sont trop chères et l’offre n’est pas en mesure de couvrir la demande. Que cela puisse être différent, l’Europe nous le montre.
Pendant la semaine violette qui a mené au 14 juin, les syndicats de l’USS ont dénoncé les abus à travers multiples actions. Ils vont rester sur la brèche et se battre pour des salaires féminins équitables, une hausse des rentes de vieillesse ainsi que l’organisation et le financement solidaire du travail de prise en charge en tant que service public.