À 14 heures 06 précises, dans toutes les grandes localités de Suisse, on a entendu aujourd’hui un concert de sifflets strident. Il s’agissait de faire comprendre que l’on en a « Marre des inégalités ! » et que l’« On veut les mêmes salaires ! ». Tel fut le point culminant de cette journée nationale d’action et de grève du 14 juin 2011.
Avant lui, des dizaines d’actions avaient déjà commencé dans tout le pays. Le centre de Bâle s’était réveillé en partie violet et rose fuchsia. Tôt le matin, des actions avaient eu lieu un peu partout, devant des banques, dans des gares, etc. À Olten, les employé(e)s des télécoms ont participé à une conférence des femmes de cette branche et des délégations ont rendu visite aux chefs des grandes entreprises de chemin de fer pour leur demander l’égalité des sexes. Les premières manifestations ont eu lieu à Saint-Gall et dans le canton du Jura. À Genève, on a protesté devant l’Organisation internationale du Travail. Des « caravanes de voitures » pour l’égalité se sont mises à sillonner Jura et Jura bernois. À Lausanne, ce fut aussi une présentation de films. Des pauses prolongées ou des discussions ont été organisées dans de nombreuses entreprises, principalement dans l’industrie alimentaire et dans l’industrie des machines ainsi que dans la chimie. Et, dans toute la Suisse, on a assisté à la distribution de dizaines de milliers de chocolats portant l’inscription « Notre travail vaut bien plus ! ». De nombreuses femmes se sont aussi retrouvées lors de pique-nique ou d’apéritifs de l’égalité. Bref, cette journée nationale d’action pour plus d’égalité a commencé de manière impressionnante. Pour l’heure, la participation aux activités organisées dans ce cadre dépasse les attentes. Les organisatrices tablent sur plus de 100 000 femmes et hommes. Durant l’après-midi et au début de la soirée, de nombreuses autres activités sont prévues.
Trois revendications se trouvent au centre de ce mouvement de protestation emmené par l’USS :
- Le même salaire pour un même travail ou un travail équivalent et le relèvement des salaires féminins. Les femmes gagnent en effet toujours 20 % de moins que les hommes et les discriminations salariales se sont même remises à augmenter ces dernières années.
- Le partage équitable de tout travail. Le travail familial et professionnel est toujours réparti d’une manière extrêmement inégale entre les hommes et les femmes.
- La famille et la profession doivent une fois pour toutes être conciliables. Les places d’accueil destinées aux enfants continuent à faire défaut.
« Aujourd’hui, les femmes, mais aussi les hommes, montrent que l’imposture scandaleuse en matière de salaires ne sera plus tolérée durant des années encore », a déclaré le président de l’USS, Paul Rechsteiner, ajoutant le regard tourné vers l’avenir : « Ici, malgré de nombreuses différences, un réseau s’est mis en place, qui devrait fournir durant quelques années encore l’impulsion nécessaire en cette question de l’égalité entre femmes et hommes. » Une cinquantaine d’organisations et de réseaux de femmes participent à la journée nationale d’action et de grève du 14 juin 2011.