« Cette journée d’action et de grève est un signal fort contre les discriminations salariales persistantes à l’encontre des femmes. Maintenant, il faut que l’État secoue une bonne fois les employeurs pour qu’ils cessent de discriminer les femmes et haussent massivement leurs salaires. Lorsque la Constitution fédérale et la loi sont si grossièrement ignorées, il ne peut plus continuer à regarder sans rien faire », estime Paul Rechsteiner, le président de l’USS.
En tout, plus de 100 000 femmes et de nombreux hommes ont participé, depuis tôt ce matin du 14 juin, dans tout le pays, à des centaines d’actions pleines de coleurs. Dans de nombreuses entreprises, des pauses prolongées ou des discussions ont eu lieu. Et sur la place publique, on a aussi manifesté : contre les discriminations salariales persistantes, contre le partage inégal du travail familial et professionnel, pour que famille et profession soient conciliables et pour un nombre suffisant de places d’accueil destinées à cet effet aux enfants. Beaucoup d’actions et de fêtes se prolongeront juste tard dans la soirée. Une vaste alliance d’une cinquantaine d’organisations, emmenée par l’USS, est à l’origine dans toute la Suisse d’un mouvement de protestation fuchsia, conscient de sa force.
Après des dizaines d’actions locales le matin, une première parenthèse nationale a suivi à 14 heures 06, avec un concert de sifflets pour des salaires féminins équitables. Puis, toute l’après-midi, cela a continué avec des actions décentralisées. Ainsi, on a assisté, à Berne, à Bâle, à Saint-Gall, dans le Jura et au Tessin, à des marches et à des « caravanes de voitures » pour l’égalité, qui ont principalement pris la direction d’entreprises de commerce de détail ou de l’industrie horlogère. À Bâle une « manif escargot » s’est rendue auprès d’entreprises en retard au chapitre de l’égalité des salaires. À Berne, des femmes peintres ont revendiqué, dans la construction, des conditions de travail respectueuses des besoins des femmes ; à Berthoud et à Thoune, les guichets de la poste sont restés plus longtemps fermés ; lâcher d’une grappe de ballons pour l’égalité à Lausanne et à Yverdon ; marche en hauts talons à Coire ; marche pour l’égalité à Saint-Gall ; grève en chaises longues dans le Petit-Bâle ; apéritif de l’égalité à La Chaux-de-Fonds ; action « push-up » avec des soutien-gorge à Berne ; flamenco pour l’égalité à Lugano ; remise d’une pétition pour une bonne formation des éducatrices de la petite enfance à Genève. Autant d’autres exemples des innombrables actions qui ont eu lieu dans le pays. En outre, après avoir reçu la visite des femmes syndicalistes, la direction des CFF a annoncé qu’elle participerait au Dialogue sur l’égalité des salaires.
 partir de 17 heures, dans presque toutes les villes du pays, ont lieu des manifestations, qui seront suivies de fêtes.
Responsable de la journée d’action de l’USS, Christine Werder tient, en raison des 100 000 participant(e)s environ à cette journée, des propos clairs : « L’impulsion nécessaire à une nouvelle offensive contre les discriminations dont sont généralement victimes les femmes et contre les discriminations salariales en particulier a pu être fournie aujourd’hui. Sous la houlette des syndicats, un réseau pour l’égalité a été mis sur pied, qui poursuivra ses activités. Ce fut un début, pas une fin. »
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