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Une interview de Regula Bühlmann, secrétaire centrale de l’USS

Pour toutes celles et tous ceux qui y ont participé, la manif du 7 mars pour l’égalité salariale a été impressionnante. Mais, la question est de savoir comment les choses vont avancer en ce qui concerne l’égalité salariale. Ci-après, une interview de Regula Bühlmann (RB), secrétaire centrale responsable à l’USS de l’égalité des sexes.

uss-infos : Vous étiez bien 12 000 à manifester samedi 7 mars pour demander l’« Égalité salariale – Ici et maintenant ! ». Es-tu satisfaite ?

RB : Oui, et même très satisfaite. Nos attentes ont été dépassées. Ce qui montre le large soutien dont bénéficie la revendication de l’égalité salariale. Elle a été et est portée par tous les camps politiques, par la gauche et la droite, par les jeunes comme les moins jeunes, par les familles et les célibataires.

uss-infos : Et que va-t-il se passer ensuite ? Quelles sont les prochaines étapes et quand auront-elles lieu ?

RB : La prochaine étape est celle du projet du Conseil fédéral. Elle devrait avoir lieu cet été. Nous allons suivre cela de près et surtout veiller à ce que ce projet permette non seulement de constater une discrimination, mais aussi de la supprimer. En d’autres termes, qu’il contienne la possibilité d’infliger des sanctions. Ensuite, il faudra empêcher que ce projet ne subisse la moulinette parlementaire.

uss-infos : Mais le danger en est grand. Que faire alors ?

RB : Notre alliance ne disparaît et est conçue de manière à ce que, si nécessaire, nous puissions réagir rapidement. Donc, si le Parlement devrait tirer sur le frein à main lors de ses délibérations, nous ferions à nouveau parler de nous. Et aussi dans la rue ! Comme dans les médias. Nous ferions savoir haut et fort que l’égalité salariale doit s’appliquer par tout temps et que l’on ne peut pas la mettre simplement en veille en invoquant des difficultés conjoncturelles. Un salaire égal pour un travail de valeur égale, c’est une norme constitutionnelle, et la Constitution fédérale ne s’applique pas uniquement par beau temps.

uss-infos : Les employeurs se sont positionnés par rapport au 8 mars surtout en qualifiant la différence de salaire « purement » discriminatoire d’environ 8 % d’erreur de méthode.

RB : Ce reproche n’est pas nouveau. Or, les calculs du logiciel logib sont suffisamment étayé d’un point de vue scientifique. Les employeurs ont lancé ici une manœuvre de diversion manifeste, qui vise à couper l’herbe sous les pieds du mouvement vers l’égalité salariale. Selon eux, le calcul de la différence de salaire tient trop peu compte de la prestation fournie et de l’expérience. Or, l’étude BELODIS réalisée dans le cadre du programme national de recherche 60 a prouvé que l’on constatait une discrimination salariale de 7 % déjà au moment de l’entrée dans la profession, une discrimination peu justifiable par la prestation fournie et l’expérience…

Responsable à l'USS

Daniel Lampart

Premier secrétaire et économiste en chef

031 377 01 16

daniel.lampart(at)sgb.ch
Daniel Lampart
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