Introduire des salaires minimums !

  • Égalité des sexes
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Écrit par Corinne Schärer et Natalie Studer, Unia

À l’occasion de la Journée internationale de la femme du 8 mars, les secrétaires d’Unia visiteront, dans toutes les parties du pays, des entreprises industrielles et du commerce de détail. Elles distribueront des billets de 41 francs ainsi que des pièces de monnaie en chocolat, qui symboliseront le combat d’Unia pour l’égalité salariale entre femmes et hommes.

Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia        
Natalie Studer, chargée de la politique en matière d’égalité à Unia (ad intérim)

Les femmes subissent des discriminations salariales tant dans le commerce de détail que dans l’industrie. Dans le commerce de détail, elles se font escroquer, uniquement en raison de leur sexe, de 633 francs par mois en moyenne, voire même de 878 francs dans l’industrie chimique.

Différence aussi dans les branches à bas salaires : un salaire minimum de 4 000 francs !

Selon les calculs de l’Union syndicale suisse (USS), 15,8 % des femmes travaillent actuellement pour un salaire inférieur à 4 000 francs. Pour faire apparaître au grand jour la situation générale des bas salaires en Suisse, Unia a installé un « Épingleur de bas salaires » sur www.4000fr.ch. En peu de temps, de nombreux travailleurs et travailleuses ont fait savoir que leur salaire était inférieur à 22 francs de l’heure, soit moins de 4 000 francs par mois. Cela montre que les bas salaires sont un problème national, qui n’est pas spécifique à une branche uniquement. Le commerce de détail, où environ 100 000 personnes touchent un bas salaire - surtout des femmes - est concerné plus que la moyenne. Cette situation est inacceptable, d’autant plus que la charge de travail supportée par les vendeuses est lourde et que les heures d’ouverture des commerces risquent d’être prolongées.

Qu’à ce jour, pas une seule entreprise du commerce de détail n’ait participé au Dialogue sur l’égalité des salaires est révélateur. La grande majorité des employeurs refusent de conclure des conventions collectives de travail (CCT) prévoyant des salaires minimums. Ainsi, dans cette branche, un nombre supérieur à la moyenne de femmes profiteraient de l’introduction d’un salaire minimum légal de 4 000 francs. C’est pourquoi les secrétaires d’Unia s’occuperont principalement de commerces de détail, le 8 mars prochain, et revendiqueront l’indépendance économique de la femme : Égalité salariale ! Salaire minimum de 4 000 francs ! AVSplus ! Ils et elles informeront en outre les femmes des campagnes en cours, comme la pétition concernant la nouvelle CCT de Coop, une pétition qui demande une hausse des salaires minimums.

Introduction de salaires minimums dans les branches

L’introduction de salaires minimums, ou le relèvement de salaires minimums déjà existants est une revendication centrale adressée par Unia à ses partenaires sociaux lors des négociations conventionnelles. Ainsi, Unia mène actuellement une campagne pour l’introduction de salaires minimums dans l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) et sera aussi présente le 8 mars dans des entreprises qui font partie de cette branche. Unia demande, dans le cadre des négociations en cours sur la CCT MEM à laquelle 100 000 salarié(e)s sont soumis, que des salaires minimums soient introduits. Le syndicat veut rattraper le retard salarial des femmes qui travaillent surtout dans le secteur à bas salaires et empêcher que l’écart entre les salaires ne se creuse encore plus.

L’introduction d’un salaire minimum légal de 4 000 francs est dont les effets permettront de résoudre sans délai le problème de la discrimination salariale qui touche ces 15,8 % de femmes dont la rémunération est actuellement inférieure à ce montant. Pareille mesure reviendrait aussi à revaloriser les activités « typiquement féminines ». Unia demande également à ses partenaires sociaux que les salaires minimums, ainsi que l’égalité des salaires entre femmes et hommes, figurent explicitement dans les CCT. 

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