Pour un travail de valeur égale, un homme gagne 50 francs et une femme 41 francs seulement. Si les milieux économiques continuent à traîner les pieds comme ils l’ont fait ces dix dernières années, même la vie professionnelle d’une jeune femme ne suffira pas pour que cette dernière voie l’égalité des salaires réalisée. Dans le secteur privé, les femmes se font voler 677 francs chaque mois uniquement parce qu’elles sont des femmes. Grâce aux initiatives populaires des syndicats qui demandent l’introduction d’un salaire minimum et des rentes meilleures, nous abordons concrètement le thème du revenu et de l’égalité des sexes.
Pour un travail de valeur égale, un homme gagne 50 francs et une femme 41 francs seulement. Si les milieux économiques continuent à traîner les pieds comme ils l’ont fait ces dix dernières années, même la vie professionnelle d’une jeune femme ne suffira pas pour que cette dernière voie l’égalité des salaires réalisée. Dans le secteur privé, les femmes se font voler 677 francs chaque mois uniquement parce qu’elles sont des femmes. Grâce aux initiatives populaires des syndicats qui demandent l’introduction d’un salaire minimum et des rentes meilleures, nous abordons concrètement le thème du revenu et de l’égalité des sexes.
Des effets différents selon la branche, mais la discrimination salariale subsiste
Dans le commerce de détail, où travaillent des vendeuses titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC), les femmes gagnent – pour un même âge, une même formation et une même position hiérarchique – 633 francs de moins par mois que leurs collègues masculins. En outre, leur salaire mensuel est souvent inférieur à 4 000 francs. Les femmes sont en effet spécialement touchées par les bas salaires, ce que les annonces faites sur l’« Épingleur de bas salaires » du syndicat Unia montrent clairement. Seule l’application concrète de l’égalité salariale entre femmes et hommes et un salaire minimum de 4 000 francs garantiront aux vendeuses un revenu décent qui leur permette de vivre.
On peut dire la même chose de l’industrie graphique : la différence de salaire inexpliquée de 53,3% entre salaires féminins et salaires masculins y est nettement supérieure à la moyenne (37,6 %). Près de la moitié des femmes non qualifiées de cette branche profiterait directement du salaire minimum de 4 000 francs demandé par l’initiative des syndicats.
Dans le secteur de la santé, où les femmes sont également très nombreuses à travailler, la différence discriminatoire entre salaires masculins et salaires féminins est toujours de 388 francs par mois. Dans ce secteur, les salaires sont encore mieux protégés, par des conventions collectives de travail (CCT) et des règlements d’embauche publics, que dans les autres branches. Mais ils se trouvent toujours plus sous pression. C’est ce que montre clairement la reprise de l’Hôpital de la Providence à Neuchâtel par un groupe privé qui veut supprimer la CCT en vigueur. Les salaires négociés individuellement manquent de transparence et défavorisent, comme c’est prouvé, les femmes.
Les mesures facultatives ne suffisent pas
Alors que la nécessité d’agir à ce chapitre est évidente, très peu d’entreprises des branches susmentionnées participent au Dialogue sur l’égalité des salaires. On le voit bien : les mesures facultatives ne suffisent pas. Pour réaliser concrètement l’égalité de salaire entre les sexes, il faut prendre des mesures qui obligent les entreprises à agir.
Un salaire minimum de 4 000 francs et des rentes meilleures
Non seulement les syndicats développent, dans la perspective du 8 mars, le thème de la discrimination salariale à l’encontre des femmes lors des négociations tant salariales que conventionnelles, mais ils s’attaquent aussi de manière concrète à la question des revenus et de l’égalité des sexes. Le corps électoral pourra en effet se prononcer dans un avenir proche sur plus grande égalité entre femmes et hommes :
L’initiative de l’USS sur les salaires minimums demande un salaire minimum légal de 4 000 francs par mois. 400 000 personnes, dont 300 000 femmes en profiteraient immédiatement.
L’initiative de l’USS AVSplus est prête à être lancée. Elle demande le relèvement de 10 % des rentes AVS. Toutes les femmes, et en particulier les mères qui élèvent seules leur(s) enfant(s), en profiteraient.
Et pour les femmes de l’USS, tant que l’égalité effective des sexes ne sera pas concrétisée et que le mandat constitutionnel sur l’égalité salariale ne sera pas appliqué, il ne sera pas question de relever de 64 à 65 ans l’âge AVS des femmes.