L’inégalité salariale entre femmes et hommes est une réalité. Sur toute la planète, et aussi en Suisse. Même si le principe de l’égalité salariale figure depuis 37 ans dans la Constitution fédérale, la différence entre les salaires des hommes et ceux des femmes est encore, selon Eurostat, de 17 %, donc un peu au-dessus de la moyenne de l’Union européenne. Deux cinquièmes environ de cette différence ne peuvent pas s’expliquer par des facteurs objectifs comme la différence de formation, la position hiérarchique et les profils de tâches. Contrairement à ce que les patrons se sont remis tout à coup à colporter ces dernières années, il s’agit tout simplement ici de discrimination salariale. Dans l’ensemble, les femmes avec un travail lucratif perdent presque 10 milliards de francs par année.
La discrimination salariale a souvent lieu inconsciemment. C’est pourquoi, que le Parlement avance désormais dans le cadre de la révision de la loi sur l’égalité entre femmes et hommes et améliore le projet adopté par le Conseil des États revêt une importance décisive. Il faut non seulement, comme prévu actuellement, une analyse obligatoire des salaires, mais aussi une « Madame Égalité » qui procède à des contrôles par sondages afin de déterminer si les entreprises remplissent leur obligation et, en cas d’infraction, puisse aussi prononcer des sanctions.
La différence de salaire entre hommes et femmes n’est pas uniquement imputable à la discrimination salariale. Des études montrent qu’il y a plusieurs raisons à ces écarts de salaire. À elle seule, la maternité n’est pas une explication suffisante. L’environnement social exerce une influence déterminante sur la parentalité. Il est à noter que, plus l’activité professionnelle des mères est acceptée par la société et meilleure et plus abordable est l’offre de structures d’accueil extrafamilial des enfants, moins le « malus de maternité », les désavantages entraînés pas cette dernière, est important. C’est pourquoi l’Union syndicale suisse (USS) s’engage pour que l’offre de telles structures soit développée et que le travail non rémunéré soit mieux réparti entre les sexes.
On le voit : l’égalité salariale concerne tout le monde, les hommes comme les femmes. Cela, d’autant plus que la discrimination salariale à l’encontre des femmes a aussi une incidence négative sur les rentes des femmes et des couples. Afin de sensibiliser la population à la question de l’égalité salariale, l’USS porte le débat dans des bistrots avec pour slogan : « Égalité salariale : mettons la pression ! ». Dans les villes de Lausanne, Genève, Aarau, Bâle, Berne, Lucerne et Zurich, certains restaurants et bars servent à partir d’aujourd’hui une bière brassée par la brasserie vaudoise La Nébuleuse. Et lors de la journée d’action syndicale pour l’égalité salariale du 14 juin, la bière sera aussi vendue pendant les manifestations organisées. Cette action est accompagnée d’une campagne sur fb.me/mettons.la.pression (Facebook) ainsi que sur www.mettons-la-pression.ch.
La bière de l’égalité est une action qui fait partie d’une campagne pour l’égalité salariale et contre les discriminations menée depuis le début de l’année. Avec une vaste alliance d’organisations de femmes, l’USS mobilise aussi pour la manifestation nationale #ENOUGH18, pour l’égalité salariale et contre les discriminations, qui aura lieu le 22 septembre à Berne.