En matière de congé payé destiné aux parents, la Suisse appartient au peloton de queue. En comparaison internationale, son congé de maternité est d’une durée très courte et le congé de paternité est vraiment peu développé, à quelques exceptions près. Il est plus que temps que cela change.
La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national a su reconnaître les signes du temps et profiter de l’opportunité qui s’offrait à elle. Par 13 voix contre 10 et 1 abstention, elle a en effet décidé tout récemment de donner suite à l’initiative parlementaire Martin Candinas (PDC) qui veut octroyer aux pères un congé payé de deux semaines via le régime des allocations pour perte de gain (APG).
Pouvoir concilier profession et famille n’est pas un sujet féminin, mais sociétal, qui concerne tout le monde. Que des politiciens bourgeois comme Martin Candinas demandent un congé de paternité payé montre à quel point cette revendication est d’actualité et largement soutenue. Les jeunes pères veulent assumer leur responsabilité et occuper leur place dans les familles. S’ils en sont empêchés, on continuera à s’orienter sur une répartition traditionnelle des rôles. Et les pères seront contraints de jouer le rôle de « soutien de famille », les mères celui des « mère de famille ». C’est pour cela que l’Union syndicale suisse s’engage afin que les pères aient rapidement la possibilité de construire une relation avec leurs enfants afin qu’après, il soit aussi possible de répartir équitablement le travail rémunéré et le travail non rémunéré.
Selon Martin Candinas, les pères doivent pouvoir bénéficier d’un congé de deux semaines jusqu’à ce que l’enfant ait six mois. Ces deux semaines devront, à l’instar du congé de maternité, être payées à 80 % via les APG. Pour la Suisse, c’est le minimum qui puisse être fait en faveur des familles. L’USS a bon espoir que la commission homologue du Conseil des États soutienne aussi ce projet et demande, en plus du congé de paternité de deux semaines et du congé de maternité garanti par la loi, un congé parental d’au moins 24 semaines financé sur une base solidaire et qui sera à répartir entre les parents. Cela, afin que la Suisse ne perde pas entièrement contact avec l’Europe en matière de politique familiale