Quiconque a l’égalité entre les sexes pour revendication prioritaire, comme c’est le cas de l’USS, doit concrètement s’engager pour que famille et profession soient mieux conciliables. Or, le nouvel article constitutionnel sur lequel nous nous prononcerons en votation le 3 mars prochain va dans cette direction. Raison pour laquelle l’USS et sa Commission féminine recommandent de lui dire un oui clair et net.
Le nouvel article 115 fera entrer dans la Constitution fédérale le principe de la conciliation entre famille et profession. Selon lui, Confédération et cantons devront à l’avenir veiller à proposer une « offre appropriée de structures de jour extrafamiliales et parascolaires ». Et si leurs efforts, comme ceux de tiers, pour ce faire s’avèrent insuffisants, la Confédération fixera « les principes applicables à la promotion des mesures permettant de concilier la vie de famille et l’exercice d’une activité lucrative ou une formation ».
L’orientation donnée à cet article constitutionnel est la bonne. En effet, des milliers de places font toujours défaut en Suisse dans des crèches qui s’appuient sur un projet pédagogique et offrent des conditions de travail de qualité. Des milliers de « tables de midi », comme on les appelle à Fribourg et à Bienne, manquent également, si bien qu’il existe toujours des parents – dans les faits, des femmes – qui doivent réduire leurs activités professionnelles, faute d’un nombre suffisant de possibilités de prise en charge extrafamiliale pour leur(s) enfant(s). Et il y a aussi toujours des gens – là aussi, surtout des femmes - qui doivent renoncer pour les mêmes raisons à une carrière professionnelle. La Commission féminine de l’USS critique d’ailleurs durement ces lacunes funestes béantes depuis des années.
En d’autres termes, la Suisse manque vraiment de structures qui sont nécessaires pour concilier famille et profession. L’article constitutionnel proposé aux citoyen(ne)s de ce pays va donc aider les cantons à la traîne à bouger. C’est pourquoi il représente un pas en avant dans la direction de l’égalité concrète entre femmes et hommes.
En fait, on pourrait penser que plus de conciliation entre famille et profession et une meilleure intégration de la femme dans le monde du travail sont des demandes a priori consensuelles au sein des forces politiques de Suisse. Mais non ! Une nouvelle fois, l’UDC fait bande à part. Dans le cadre d’une campagne de propagande malodorante, elle stigmatise cet article constitutionnel. Celui-ci déboucherait sur un élevage d’« enfants étatisés ». Un « élevage » ? Ce terme, nous l’avons choisi sciemment, car l’UDC présente dans sa propagande ces « enfants des crèches » avec des étiquettes agrafées à leurs oreilles, comme des veaux d’engraissement, ou encore pleurant derrière des barreaux de prison…
Les femmes doivent retourner à leurs fourneaux, tel est le message de ce parti. Mais elles n’y retourneront pas. La meilleure réponse à ces mensonges et à cette attitude plus que surannée et hostile aux femmes sera de dire oui, le 3 mars prochain, à l’article constitutionnel sur la famille.
Les autres recommandations de l’USS pour ces votations du 3 mars sont un oui à la loi sur l’aménagement et un vote blanc pour l’initiative Minder.