Le 14 juin, plus de 300 000 personnes ont défilé pour une plus grande égalité. L’heure est venue d’aller de l’avant. En renforçant par exemple l’accueil extrafamilial en Suisse et en améliorant au passage la conciliation entre famille et travail. L’USS déplore qu’avec ses décisions concernant la loi sur les crèches, la commission compétente du Conseil des États freine cet important projet. Or si rien n’est fait, la participation financière de la Confédération aux coûts des structures d’accueil collectif de jour disparaîtra purement et simplement en fin de l’année 2024.
La Suisse accuse un retard inquiétant en matière d’égalité professionnelle entre femmes et hommes. L’une de ses principales raisons tient aux coûts dissuasifs de l’accueil extrafamilial. En Suisse alémanique notamment, les frais de garde sont un problème majeur. Et les conditions de travail dans le secteur laissent à désirer. L’USS invite donc à prévoir une offre d’accueil suffisante et de qualité pour tous les enfants, à revaloriser le travail de prise en charge des enfants par de bonnes conditions de travail et de salaire, ainsi qu’à prévoir un financement suffisant par les pouvoirs publics, afin que les places disponibles soient abordables pour toutes les familles.
À ce jour, la Suisse ne possède toujours pas en comparaison européenne une offre d’accueil extrafamilial suffisante et abordable. Les conditions de travail pâtissent du sous-financement de ce secteur : le personnel des crèches est souvent surmené. Les bas salaires entraînent des fluctuations dans le personnel. En outre, tant l’offre que les coûts et la qualité diffèrent considérablement au niveau local. Or en cas de manque de places d’accueil ou si les familles ne peuvent se les offrir, ce sont en général les femmes qui réduisent leur activité professionnelle pour s’occuper bénévolement de leurs enfants. Sans surprise, les femmes réalisent des revenus moins élevés et auront plus tard du mal à obtenir une rente couvrant leurs besoins vitaux.
La conciliation entre travail et famille ne doit pas dépendre du budget. Il faudra donc inévitablement à l’avenir aménager l’accueil extrafamilial comme un service public pour que comme dans le cas de l’école enfantine, il aille de soi d’y inscrire ses enfants. En outre, il ne suffira pas de prendre en compte les besoins de l’économie. Des mesures s’imposent pour améliorer la qualité de la prise en charge et les conditions de travail du personnel.