Accueil extrafamilial des enfants: la commission du Conseil des Etats bloque

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Écrit par Regula Bühlmann

L’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié perd chaque jour un peu plus de couleur

L’initiative de la Confédération visant à combattre la pénurie de personnel qualifié reste pour l’instant un tigre de papier: dégoulinant de déclarations de bonnes intentions mais rien de concret derrière. Le Conseil fédéral a mis en consultation une seule mesure qui aurait pu avoir un effet : 100 millions de francs devraient être investis pour que les communes et les cantons puissent offrir un accueil extrafamilial des enfants un peu moins cher et s’adaptant mieux aux besoins des parents. Une peccadille en comparaison des 5 milliards du budget de l’armée, par exemple. C’est une goutte dans l’océan, mais qui a tout de même le mérite d’exister. Cette mesure a d’ailleurs reçu les faveurs de 83 des 103 organisations consultées, dont tous les partis, à part le PLR et l’UDC.

Et pourtant, le 8 novembre, la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil des Etats (CSEC) a décidé qu’elle n’entrerait pas en matière sur cette proposition. Fait croustillant, c’est la présidente de la commission, une PDC, le parti qui défend les familles et a salué cette mesure en consultation, qui a fait pencher la balance vers la non-entrée en matière. Mais l’avis de la majorité bourgeoise de la CSEC semblait déjà établi, avant le débat déjà : pendant l’audition en commission, les employeurs et l’économie avec économiesuisse, l’Union patronale suisse et kibesuisse étaient massivement sous-représentés, alors que les syndicats n’étaient tout simplement pas invités. On fait appel aux salarié(e)s en tant que main-d’œuvre, mais quant à ce dont ils ont besoin pour vraiment participer au marché du travail, cela n’intéresse pas la droite.   

L’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié va ainsi continuer à traîner et ne doit surtout rien coûter. Voilà une politique que l’on ne peut désigner comme cherchant des solutions. Si le Conseil des Etats devait suivre sa commission dans cette mauvaise direction, la politique suisse montrerait alors des signes de grande pauvreté.

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