Lors du Congrès des femmes de l'USS des 19 et 20 janvier à Berne, environ 240 congressistes ont exigé une diminution du temps de travail, ainsi que des meilleures conditions de travail et de salaire, soulignant cette dernière revendication à travers une action spontanée sur la Theaterplatz de Berne. Deux heures auparavant, la commission compétente du Conseil des États avait décidé d'entrer en matière sur la révision de la loi sur l'égalité. Les femmes de l'USS demandent toutefois au Parlement de se montrer plus courageux en matière d’égalité salariale. La Constitution doit enfin être respectée, autrement dit : l’« Égalité. Point final ! ». Les femmes de l'USS ont clairement montré qu'elles visent une mobilisation globale, jusque dans la rue.
Les congressistes ont principalement discuté des thèmes du travail de soins et d’assistance (« care ») et de la durée du travail. Elles ont critiqué le fait que les employeurs recourent certes aux femmes pour des postes de spécialistes dans le travail de care, mais mettent en danger les offres publiques dans ce domaine en voulant économiser. La sociologue Sarah Schilliger a montré dans son intervention comment les femmes essaient de combler les lacunes à cet égard : elles acceptent des taux d’occupation réduits qui auront des conséquences négatives lorsqu’elles seront à la retraite ou après un divorce.
Mais un travail de soins et d’assistance de qualité, auquel les enfants, les personnes âgées et les malades ont droit, nécessite des ressources en temps et en argent suffisantes, ainsi que des conditions de travail correctes. C’est pourquoi les femmes de l’USS demandent dans une résolution que le travail de soins et d’assistance rémunéré soit partie intégrante du service public. Il doit être accessible à tout le monde et de bonne qualité ainsi que bénéficier d’un financement public suffisant. Les rapports de travail dans les ménages doivent être soumis à la loi sur le travail et, de ce fait, échapper à la précarité. Le travail de soins et d’assistance non rémunéré doit être reconnu comme du vrai travail et pris en compte comme il se doit par les assurances sociales.
Les femmes de l’USS demandent aussi que le travail rémunéré et non rémunéré soit mieux réparti entre les femmes et les hommes. À cet effet, il faut réduire les durées du travail. La Suède s’est déjà rapprochée de cet objectif avec un projet pilote, comme l’a expliqué Elinor Odeberg, du syndicat suédois Kommunal. À long terme, les femmes de l’USS veulent viser la semaine d’au maximum 35 heures. Mais à court terme, il s’agit de combattre énergiquement l’invasion du travail rémunéré dans la sphère privée (suppression de l’enregistrement de la durée du travail, extension du travail de nuit et du dimanche). Les femmes exigent en outre des horaires de travail planifiables et respectueux des besoins des familles.
Renseignements :
- Regula Bühlmann, secrétaire central de l’USS, 076 200 90 89
- Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74