La conjoncture mondiale s’est dégradée ces derniers mois, notamment parce que les problèmes de pouvoir d’achat freinent la demande. En Suisse, le chômage est en légère hausse. Le renchérissement recule sensiblement. Le franc s’est encore apprécié par rapport au dollar et à l’euro, ce qui accroît encore la pression sur l’économie d’exportation suisse. La surévaluation du franc laisse depuis longtemps des traces cruelles sur l’économie. Les exportations de l’industrie des machines sont plus faibles qu’il y a 20 ans.
Dans ce contexte, la décision prise aujourd’hui par la Banque nationale suisse (BNS) est trop risquée et totalement incompréhensible, en particulier l’annonce de possibles nouvelles appréciations du franc suisse. « Dans le contexte actuel, il s’agit principalement de vente de devises », explique la BNS. Mais aussi du relèvement du taux directeur.
Presque tous les pronostics conjoncturels pour la Suisse tablent sur un renchérissement inférieur à 2 % l’année prochaine. Les exigences de la Banque nationale en matière de stabilité des prix seraient donc atteintes et une nouvelle hausse des taux d’intérêt s’avère inutile. Seule la BNS s’attend à un renchérissement plus élevé. Les documents présentés aujourd’hui ne permettent pas de comprendre pourquoi les prévisions de la BNS divergent à ce point du consensus. La justification de la décision d’aujourd’hui reste pour le moins floue.